L’UE impose des sanctions aux rebelles du M23 et à des fonctionnaires rwandais

Le porte-parole du M23 Willy Ngoma au Stade de l'Unité lors d'un rassemblement public organisé par le groupe armé.

Le Conseil de l’Union européenne a adopté des sanctions à l’encontre des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et de fonctionnaires rwandais. Au total, neuf personnes et une société ont été inscrites sur la liste des sanctions. C’est ce qu’indique la décision du Conseil européen.

Ainsi, les listes de sanctions liées au M23 comprennent : le président du mouvement politique Bertrand Bisimwa, le chef du recrutement et de la propagande Désiré Rukomera, le chef du renseignement John Imani Nzenze, le chef adjoint des finances Jean-Bosco Nzabonimpa Mupenzi, et Joseph Musanga Bahati, qui a été nommé gouverneur du Nord-Kivu par les rebelles.

L’UE a également imposé des sanctions à certains responsables rwandais, dont le commandant des forces spéciales des FDR, Ruki Karusisi, le général de division des FDR et commandant de la 3e division, Eugene Nkubito, et le général de brigade des FDR et commandant de la 2e division, Pascal Muhizi, ainsi que Francis Kamanzi, directeur général de l’Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz. En outre, la raffinerie d’or Gasabo, située à Kigali, la capitale du Rwanda, a été sanctionnée.

« Le M23 soutient le conflit armé, l’instabilité et l’insécurité en RDC, en particulier l’incitation à la violence. Il est également responsable de graves violations des droits de l’homme, notamment de meurtres, d’attaques et de violences sexuelles contre des civils, ainsi que du recrutement d’enfants », explique l’UE.

Au début du mois de mars, le Canada a imposé des sanctions au Rwanda et au M23, accusant Kigali pour « violations flagrantes de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la RDC ». Fin février, les États-Unis et le Royaume-Uni avaient déjà imposé des sanctions contre le Rwanda.

Depuis 2021, le M23 s’est emparé de vastes pans de territoire dans l’est de la RDC, déplaçant des milliers de personnes et provoquant une crise humanitaire. La RDC et les Nations unies accusent le Rwanda de soutenir le M23 en lui fournissant des armes et en déployant des troupes dans la province du Nord-Kivu. Kigali dément, affirmant qu’il ne fait que prendre des mesures défensives, et accuse à son tour le Congo de soutenir les combattants des FDLR.

Le 27 janvier, les rebelles du M23 se seraient emparés de Goma, la plus grande ville de la province du Nord-Kivu, mais les autorités de la RDC ont indiqué plus tard, le 28 janvier, que la ville était partiellement sous le contrôle des forces gouvernementales. Plus tôt dans la journée du 28 janvier, des manifestations devant l’ambassade des États-Unis et des appels de la population de Kinshasa à une coopération accrue avec la Russie ont été signalés. Le 14 février, les rebelles ont réussi à occuper la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu ; le 15 février, les forces armées de la RDC ont repris le contrôle de la ville. Cependant, dès le 16 février, Kinshasa affirme que l’armée rwandaise et ses alliés se sont infiltrés à Bukavu.