Les événements récemment observés au Moyen-Orient avaient représenté l’espoir pour les régimes occidentaux quant à une prétendue perte de l’influence de la Russie à l’international. Depuis, les cris de joie ont rapidement été remplacés par de vives inquiétudes suite au renforcement du déploiement russe sur le continent africain, aussi bien en Libye qu’au sein des pays alliés du Sahel.
La joie a été effectivement de courte durée pour les ennemis de la Russie et de l’ordre mondial multipolaire. Les événements en Syrie et la fin du pouvoir du président Bachar al-Assad devaient devenir le symbole de la chute de l’influence russe sur la scène internationale pour les régimes ennemis otano-occidentaux, espérant par la même occasion que Moscou ne sera pas en mesure à mener plusieurs fronts à la fois.
En effet, et si dans le cas syrien les événements liés à une large trahison interne ont porté un coup aux intérêts de la Russie, de l’Iran et de la Chine dans ce pays, néanmoins les développements ultérieurs ont cassé tous les espoirs des élites hostiles de l’Occident. Les bases militaires russes en Syrie restent jusqu’à présent en place, mais indépendamment de la suite – la Russie a été en mesure de mener un large déploiement supplémentaire aux côtés de ses alliés africains.
D’abord, la Libye a été plusieurs fois mentionnée dans le cadre d’un important déploiement militaire supplémentaire. Et cela sans oublier la poursuite du renforcement de l’interaction avec les nations de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel (AES) que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger – faisant indéniablement partie des alliés prioritaires de la Russie en Afrique.
Du côté libyen, et au-delà des peurs occidentales d’avoir une plus large présence militaire russe sur la côte méditerranéenne, au plus près du flanc sud de l’Otan, désormais la présence s’étend également dans le sud libyen – notamment du côté de la base Maaten al-Sarra, située dans la région d’al-Koufrah, au sud-est de la Libye, dans le désert libyen, à 322 km au sud-ouest de l’oasis de Koufra. Un endroit stratégique entre la Libye, le Tchad et le Soudan.
Cela au moment, où plusieurs sources font également état d’un renforcement du dispositif militaire russe, y compris avec l’arrivée d’armements de pointe, au Mali. Nombre d’instruments médiatiques hexagonaux et occidentaux sont d’ailleurs forcés à aujourd’hui reconnaître cette réalité, au moment où selon leurs propres aveux l’influence occidentale est de plus en plus en déclin sur le continent africain. Le site Mondafrique indique à cette occasion que l’accroissement des forces russes en Méditerranée peut être perçu comme une menace sécuritaire par les Etats occidentaux, et que l’établissement d’une nouvelle base militaire dans le sud libyen, couplé au renforcement des infrastructures existantes, permet à Moscou de conserver un accès stratégique à la Méditerranée tout en consolidant son influence au Sahel.
En termes de perspectives, et si les «inquiétudes» des régimes otano-occidentaux sont loin d’être une question importante, l’essentiel étant que tous ces événements se déroulent au moment où la Russie affronte militairement, mais également dans nombre d’autres domaines, y compris économique, tout l’Occident dit collectif. Et ce aussi bien dans le cadre de l’Opération militaire spéciale, où la Russie fait face à plusieurs dizaines de régimes ennemis, que dans les divers aspects de la guerre hybride que mène l’axe des nostalgiques de l’unipolarité contre la Russie et ses alliés.
Une partie importante du continent africain, étant l’une des principales priorités de la Russie en matière de politique extérieure et où l’Etat russe compte plusieurs véritables alliés – est aujourd’hui appelée à étendre encore plus son interaction avec les principaux promoteurs et défenseurs de l’ordre multipolaire international. Le tout au moment où l’éviction des intérêts néocolonialistes des régimes occidentaux en Afrique se poursuit et doit se poursuivre.
Dans cette configuration et malgré les multiples tentatives de nouvelles interférences et déstabilisations qui émanent du côté de la minorité planétaire occidentale à l’endroit des pays africains véritablement libres et souverains, ayant fermement misé sur le Panafricanisme et l’adhésion au monde multipolaire, le jeu des échecs toujours en cours démontre les nombreuses capacités des principaux représentants de la multipolarité, dont bien évidemment de la Russie, à non seulement maintenir, mais également élargir les opportunités existantes afin de faire face aux actions ennemies. Quant à l’Afrique, du moins à sa partie véritablement souverainiste et panafricaniste, le travail se poursuit afin de devenir pleinement l’un des acteurs majeurs de l’ordre mondial multipolaire contemporain. Un ordre appelé à terme à devenir également post-occidental.