L’Afrique du Sud “ne se laissera pas intimider”, prévient le président Ramaphosa

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa

L’Afrique du Sud “ne se laissera pas intimider” a prévenu jeudi son président Cyril Ramaphosa lors de son discours annuel sur l’Etat de la nation après de multiples attaques de l’administration de Donald Trump aux Etats-Unis cette semaine.

“Nous ne nous laisserons pas décourager. Nous sommes, en tant que Sud-Africains, un peuple résilient. Et on ne se laissera pas intimider”, a déclaré le chef de l’Etat devant les députés sud-africains réunis au Cap pour ce discours marquant le début de l’année parlementaire. Si le président de la première économie d’Afrique n’a pas cité nommément les Etats-Unis, sa tirade suivait le constat, selon lui, de “la montée du nationalisme, du protectionnisme, de la poursuite des intérêts de la sécurité et du déclin de la solidarité”.

Cette semaine la Maison Blanche a multiplié les annonces de droits de douanes, parfois finalement suspendus, visant le Mexique, le Canada et la Chine. Dans la foulée d’un message de Donald Trump sur son réseau Truth Social affirmant que l’“Afrique du Sud confisque des terres et traite TRES MAL certaines catégories de personnes” et qu’en conséquence il “couperai(t) tout financement futur” à destination du pays, d’autres attaques ont plu sur Pretoria.

A commencer par celle de la première fortune mondiale Elon Musk, proche du président américain et né dans la capitale sud-africaine, qui a accusé son pays de naissance d’avoir des “lois sur la propriété ouvertement racistes” sur son réseau social X.

La séquence s’est poursuivie mercredi avec le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, qui a annoncé ne pas se rendre à Johannesburg pour une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 les 20 et 21 février, taxant l’Afrique du Sud d’“anti-américanisme”. Entretemps, le sénateur républicain Ted Cruz, président du sous-comité dédié à l’Afrique, avait reproché au pays de “faire tout son possible pour s’aliéner les États-Unis” après une demande du gouvernement sud-africain à Taïwan de déménager sa délégation hors de sa capitale Pretoria.

Cyril Ramaphosa s’est aussi dit “préoccupé” par le décret signé peu après son investiture le 20 janvier par Donald Trump gelant quasiment toute aide internationale pour 90 jours.

“Nous sommes préoccupés par l’impact potentiel de la décision du gouvernement américain”, a déclaré le président sud-africain. “Ce financement que nous recevons représente environ 17 % des dépenses de notre pays en matière de lutte contre le VIH. Nous envisageons diverses mesures pour répondre aux besoins immédiats et assurer la continuité des services essentiels que nous pourrions perdre si ce financement n’était pas débloqué”, a-t-il averti.