La Cédéao annonce la sortie officielle des pays de l’AES de son organisation

Le bloc sous-régional affirme, cependant, que ses portes restent ouvertes au dialogue pour la préservation des intérêts des citoyens de deux entités.

Un badge du chef d'état-major de la défense du Niger lors de la réunion de la CEDEAO à Accra, au Ghana, 17 août 2023. REUTERS - FRANCIS KOKOROKO

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) a annoncé, mercredi, dans un communiqué que le retrait du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger de l’organisation prend effet à compter de ce jour, 29 janvier 2025.

Cependant, la Cédéao affirme « maintenir ses portes ouvertes au dialogue ».

L’organisation sous-régionale a, en outre, invité ses membres à l’intérieur et à l’extérieur de l’ensemble des États membres de la Cédéao à veiller au respect des certaines mesures, dont la reconnaissance « jusqu’à nouvel ordre les passeports et cartes d’identité nationaux portant le logo de la Cédéao détenus par les citoyens du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger ».

A cette disposition s’ajoute le fait de « continuer à accorder aux biens et services provenant des trois pays concernés le traitement prévu par le Schéma de libéralisation des échanges (SLEC) et la Politique d’investissement de la Cédéao, de permettre aux citoyens des pays concernés de continuer à jouir, jusqu’à nouvel ordre, du droit de circulation, de résidence et d’établissement sans visa, conformément aux protocoles de la Cédéao en la matière ».

Discuter des relations futures

Il s’agit enfin, d’« apporter aux fonctionnaires de la Cédéao des trois pays un soutien et une coopération sans faille dans le cadre de leurs missions pour la Communauté», lit-on dans le communiqué rendu public ce mercredi 29 janvier.

En outre, la Cédéao précise que « ces dispositions restent en vigueur jusqu’à l’adoption par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement des modalités complètes de nos relations futures avec les trois pays », soulignant que la Commission « a mis en place une structure pour faciliter les discussions sur ces modalités avec chacun des trois pays ».

Outre ces déclarations de la Cédéao, le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a indiqué mardi soir à la télévision nationale (ORTM) les dispositions prises dans le cadre de l’ouverture du dialogue entre la Confédération des États du Sahel et la Cédéao.

Coexistence pacifique

« Le 13 janvier courant, nous avons reçu un courrier de la Commission de la Cédéao en proposant des discussions », explique-t-il, ajoutant que « nos pays n’ont jamais été fermés, car, sous la direction de nos chefs d’État, il a été convenu d’accepter cette main tendue et d’aborder les discussions collectivement en tant que Confédération des États du Sahel avec la Cédéao pour nous mettre d’accord sur les rangements à mettre en place pour une coexistence pacifique de deux organisations, mais surtout travailler à la préservation des intérêts de nos populations ».

Pour rappel, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ont créé la Confédération “Alliance des Etats du Sahel” le 6 juillet 2024, après avoir annoncé leur retrait de la Cédéao le 28 janvier 2024.

Le général d’armée Assimi Goïta, président en exercice de la Confédération des États du Sahel, a annoncé, jeudi dernier, la mise en circulation d’un nouveau passeport biométrique commun au Mali, au Burkina Faso et au Niger, membres de l’alliance, dès le 29 janvier courant.