Soudan: Washington sanctionne le général Abdel Fattah Al-Burhane

Le général soudanais, Abdel Fattah Al-Burhane

Les États-Unis ont annoncé jeudi l’imposition de sanctions à l’encontre du général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée soudanaise, quelques jours après avoir appliqué une mesure similaire contre le commandant des paramilitaires. Cette décision reflète leur impuissance à mettre fin au conflit dévastateur qui touche le Soudan.

Dans un communiqué, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que les forces armées soudanaises, sous le commandement d’al-Burhane, continuaient de commettre des atrocités, en ciblant des civils et des infrastructures civiles, et en exécutant des civils. Il a ajouté que ces forces avaient violé le droit international humanitaire, utilisé la privation de nourriture comme tactique de guerre et entravé les efforts de paix, alors que le conflit perdurait depuis avril 2023.

La semaine dernière, M. Blinken avait également affirmé que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’armée soudanaise, étaient responsables d’un « génocide », imposant des sanctions à leur chef, Mohamed Hamdan Daglo. « Ces sanctions combinées soulignent la position des États-Unis selon laquelle aucun des deux dirigeants n’est apte à gouverner un Soudan pacifique », a ajouté Blinken. Cependant, il a précisé que « les États-Unis ont été déterminés à poursuivre les responsables des atrocités commises au Soudan et à soutenir une transition démocratique et civile ».

En réponse, le ministère soudanais des Affaires étrangères, qui soutient l’armée, a qualifié ces sanctions de « immorales », accusant Washington de soutenir ceux qui commettent un génocide tout en prétendant être neutre. Selon le ministère, ces sanctions témoignent d’une « confusion » et d’un « manque de justice », soulignant que le général Burhane défend le peuple soudanais contre un prétendu complot génocidaire dans le cadre de cette guerre civile sanglante.

Jusqu’à présent, les États-Unis, bien que très impliqués dans les efforts de médiation au Soudan, s’étaient abstenus de sanctionner les plus hauts responsables de l’armée soudanaise. Toutefois, face à l’intensification du conflit, ils ont pris cette mesure.