Le Togo prêt à quitter la CEDEAO pour l’Alliance des États du Sahel ?

Le Togo envisage la possibilité de rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES), comme l’a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey. Une telle décision pourrait transformer profondément l’équilibre politique et économique de l’Afrique de l’Ouest.

Lors d’une interview diffusée sur Voxafrica, le ministre togolais a suggéré que son pays n’écarte pas l’idée de s’intégrer à cette coalition, qui comprend déjà le Mali, le Niger et le Burkina Faso. « La décision appartient au président de la République », a précisé Robert Dussey.

L’AES, fondée par trois régimes militaires en rupture avec la France, vise à renforcer la coopération régionale dans un contexte marqué par des tensions sécuritaires et politiques. En janvier 2024, ces trois pays ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), accusée d’être sous l’influence de la France. Ce retrait sera effectif le 29 janvier 2025.

Une éventuelle adhésion du Togo représenterait un atout stratégique majeur pour l’AES, offrant un accès direct à l’océan Atlantique par le port de Lomé, un axe clé pour les échanges commerciaux et le développement économique de la région. De plus, cela constituerait également un tournant important pour le Togo et l’AES à un moment où les alliances traditionnelles en Afrique de l’Ouest sont en pleine redéfinition.

Au cours de l’entretien, Robert Dussey a aussi salué le leadership du colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne. « Pour nous aujourd’hui, le président Assimi Goïta est une chance pour le Mali », a-t-il déclaré. Par ailleurs, il a énoncé l’ingérence des puissances étrangères en Afrique, affirmant que « l’Afrique ne doit pas être un simple instrument au service des grandes puissances ».