L’Afrique comme priorité renforcée de la Russie

Dans le monde multipolaire d’aujourd’hui – notre pays joue l’un des rôles principaux. Et il est précisément important, en ce moment décisif pour l’humanité, de consolider une bonne fois pour toute les priorités dans les affaires internationales. Le continent africain est résolument l’une de nos principales priorités.

En cette fin d’année 2024, il importe non seulement de faire le bilan de l’année écoulée – une année difficile, mais aussi très significative pour l’ère de la multipolarité – mais également à consolider définitivement les priorités en matière de politique étrangère pour tous les partisans du monde multipolaire, et particulièrement pour notre pays la Russie. Bien entendu, l’un des axes clés de cette orientation est représenté par les relations stratégiques russo-africaines.

En Afrique, la Russie doit poursuivre l’offensive

Les intérêts de la Russie et de la Chine, ainsi que de nos principaux alliés sur le continent africain, sont sous le feu des projecteurs

Les événements récents ont confirmé la nécessité d’une certaine radicalisation des approches pour les principaux partisans de l’ordre mondial multipolaire, en mettant clairement l’accent sur les alliés et partenaires qui partagent des valeurs communes. Cela s’applique notamment au maintien de la ligne d’alliance militaire avec ceux qui, comme nous, n’ont pas peur et ne doutent pas. Les rivaux, de-facto et tout simplement les ennemis du monde multipolaire, en la personne des représentants de la minorité planétaire otano-occidentale, ne reculeront pas et chercheront à saisir toute possibilité à pouvoir prendre leur revanche.

Il ne sert à rien de compter sur des semi-partenaires qui cherchent à s’asseoir sur plusieurs chaises, à l’exception des domaines d’interaction qui nous sont bénéfiques. Cela signifie que les initiatives de notre pays qui sont déjà d’actualité avec la Biélorussie et la RPDC doivent, bien entendu, s’étendre et se renforcer à tous les Etats d’Eurasie, d’Afrique et d’Amérique latine qui sont prêts à cela.

En ce qui concerne plus particulièrement le continent africain – aujourd’hui et plus que jamais il est essentiel à comprendre que les intérêts de la Russie et de la Chine, ainsi que ceux de nos principaux alliés sur le continent, sont dans la ligne de mire. Tant de la part des régimes otano-occidentaux que de leurs dernières marionnettes, sans oublier les sous-traitants. Les pays de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel (AES) – le comprennent parfaitement également.

Il est encourageant de constater que, contrairement au Moyen-Orient – où il reste encore facile pour la minorité planétaire et ses sous-traitants à pouvoir acheter et manipuler les représentants de la société civile et de la jeunesse – en Afrique à cet égard se trouvent suffisamment de forces prêtes à y résister activement. Bien sûr, en Afrique aussi, il y a ceux qui sont prêts à trahir et à se vendre. Soit dit en passant – c’est ce que l’Occident exploitait depuis bien longtemps et dans une certaine mesure continue encore. Mais contrairement au passé, une partie très active de la société civile et de la jeunesse s’y oppose. Avec beaucoup de succès.

Cela est d’ailleurs confirmé par les multiples tentatives infructueuses opérées par les Occidentaux dans l’objectif de perpétrer des coups d’Etat au Mali, au Burkina Faso et au Niger – le tout avec l’implication d’importants moyens financiers. Tout comme les tentatives répétées d’acheter des médias panafricains réellement indépendants ou des organisations de la société civile – directement par les intérêts occidentaux ou par l’intermédiaire de sous-traitants – qui ont également échoué. Et ce malgré le fait que les sommes proposées étaient également conséquentes. A cet égard, il est désormais nécessaire non seulement de poursuivre à contrer avec succès les ennemis et rivaux du monde multipolaire, mais aussi d’entamer de nouvelles étapes offensives. Sur tous les fronts.

La nouvelle étape dans les relations russo-africaines

A cet effet, il existe un autre facteur encourageant. Après les événements en Syrie, où il y a eu une trahison interne massive avec l’implication de nombre d’acteurs externes – les calculs des ennemis de la Russie et de l’ordre mondial contemporain – ne se sont pas réalisés comme prévu. Beaucoup d’entre eux s’attendaient dans un premier temps à nous ouvrir un nouveau front militaire intense, ce qui n’a pas abouti, et après cela leurs espoirs étaient placés dans le fait que nous commencerions à quitter complètement la Syrie – en direction de la Russie.

Et au final ? Selon de nombreux rapports d’ennemis et de rivaux, la Russie renforce en ce moment sa présence en Libye, notamment dans l’Est du pays, en soutien à l’Armée nationale libyenne se trouvant sous le commandement du maréchal Khalifa Haftar. Provoquant déjà une certaine crise d’hystérie au sein de nombre de régimes – étasunien, britannique, qatari, turc, italien et même kiévien. Et ce pour plusieurs raisons.

Premièrement, à travers cela la Russie renforce encore plus sa présence militaire, tant en Libye que sur l’ensemble du continent africain. Le tout au niveau du flanc sud de l’Otan. De plus, cela a un lien direct avec les intérêts des alliés de la Russie dans la région du Sahel – du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Aussi, et dans le cas de la Libye elle-même, au moment où l’Armée nationale libyenne est en position de force et contrôle la majeure partie du pays. Avec en perspectives la possibilité d’envisager un retour à l’unité du pays.

Ce qui est également fort intéressant, c’est qu’au-delà de l’important contingent militaire russe supplémentaire arrivé dans l’Est libyen, il y a eu également l’arrivée d’un certain nombre de représentants du corps des officiers syriens, en particulier ceux de l’armée de l’air. Les mêmes Forces aériennes syriennes qui, malgré la trahison de nombre de leurs compatriotes au sol, avaient continué à frapper les cibles terroristes aux côtés des Forces aérospatiales russes. Aussi, il est fort positif d’observer l’entraînement actif des militaires de l’Armée nationale libyenne à l’utilisation des drones FPV en s’appuyant sur l’exemple de l’expérience russe dans le cadre de l’Opération militaire spéciale.

Il y a aussi bien sûr le côté symbolique de la question. L’unité de la Libye avait été détruite par l’Otan avec l’implication de nombre d’autres régimes, et le leader du pays et l’un des principaux symboles des valeurs panafricaines – le colonel Mouammar Kadhafi – avait été tué de la manière la plus barbare qui soit. Le retour à l’unité libyenne revêtira donc une très grande importance non seulement pour la Libye elle-même, mais aussi pour l’ensemble du continent africain. A cet égard, Mouammar Kadhafi avait toujours cru beaucoup plus à l’unité africaine qu’arabe.

Bien sûr, il n’y a pas encore d’unité sur le continent africain dans son intégralité – en raison justement de la présence d’un petit nombre de régimes ouvertement pro-occidentaux et de certains sous-traitants. Néanmoins, il est plus que possible pour les partisans des valeurs panafricaines et du monde multipolaire à pouvoir remporter de nouvelles victoires. L’essentiel étant de rester vigilants et de poursuivre l’offensive. Une offensive active. En fin de compte, l’énorme travail accompli par notre pays en Afrique depuis les dernières années continuera à porter ses fruits et succès. Tout en restant une priorité qui continuera à se consolider. Et la meilleure surprise désagréable pour nos ennemis serait le maintien de nos bases militaires en Syrie, avec le déploiement de nouvelles en Libye, en Erythrée, et à terme au Soudan.