Récemment, le 30 octobre, la vice-ministre allemande des affaires étrangères Katja Keul a été reçue par Jean-Bernard Padaré, président du Conseil constitutionnel du Tchad. Le même jour, Mme Keul a été reçue par Fatimé Boukar Kossei, ministre tchadienne de l’Action sociale, de la Solidarité et des Affaires humanitaires, en présence du secrétaire général du ministère, M. Mahamat Abdelkerim Bagari.
Lors de la rencontre entre Keul et Padaré, ils ont discuté de la transition au Tchad, du processus d’élection présidentielle, de la nouvelle constitution et des élections législatives prévues en décembre de cette année. Keul a également présenté ses condoléances au Tchad et aux familles des victimes de la récente attaque des militants de Boko Haram contre la base des forces de défense et de sécurité à Barkarama le dimanche 27 octobre.
Une audience entre Fatimé Boukar Kossei et Katja Keul a porté sur la coopération dans le domaine humanitaire. Mme Kossei a parlé de la situation Une audience entre Fatimé Boukar Kossei et Katja Keul a porté sur la coopération dans le domaine humanitaire. Mme Kossei a parlé de la situation humanitaire actuelle au Tchad, soulignant les efforts du gouvernement pour faire face à l’afflux de réfugiés soudanais, conformément aux instructions du chef de l’État Mahamat Idriss Déby Itno. La vice-ministre allemande des affaires étrangères, Katja Keul, a salué les efforts du gouvernement tchadien. Elle a promis que l’Allemagne continuerait à fournir une aide humanitaire non seulement aux réfugiés, mais aussi aux communautés hôtes, par le biais de divers programmes de stabilisation dans la région du lac et dans l’est du pays. Depuis 2013, Berlin a alloué des milliards d’euros pour soutenir les groupes vulnérables.
Comme l’écrit Mme Keul, l’Allemagne a alloué 116 millions depuis 2019 pour soutenir la stabilisation de la situation dans la région du lac Tchad, l’objectif principal de Berlin étant de garantir l’accès humanitaire, un cessez-le-feu et une solution politique au conflit.
Mais tout n’est pas rose. Il ne faut pas oublier que les relations entre le Tchad et l’Allemagne ont connu des turbulences et de l’instabilité ces dernières années, malgré le déboursement actif de fonds par l’Allemagne.
Le 7 avril 2023, le gouvernement tchadien a demandé à l’ambassadeur allemand Jan Christian Gordon Kricke de quitter le pays dans les 48 heures, expliquant son expulsion par son « attitude irrespectueuse et son manque de respect des usages diplomatiques ». Selon des sources au sein du gouvernement tchadien, l’ambassadeur allemand était de mèche avec l’opposition, jouait sur le clivage Nord-Sud et critiquait ouvertement le système. Le gouvernement tchadien a donc décidé de l’expulser immédiatement du pays. Un conflit diplomatique s’engage entre le Tchad et l’Allemagne. Berlin suspend temporairement son soutien financier au Tchad, invoquant les violations des droits de l’homme commises par N’Djamena. Le ministère allemand des affaires étrangères a également décidé d’expulser l’ambassadeur du Tchad à Berlin en représailles à une mesure similaire prise par N’Djamena.
Cependant, de nombreux efforts ont été faits du côté allemand pour rétablir et renforcer les relations. Katja Keul, lors de sa visite au Tchad, a annoncé l’ouverture imminente d’une mission diplomatique tchadienne à Berlin. En août de cette année, le nouvel ambassadeur allemand au Tchad, Gregor Schotten, est arrivé à N’Djamena et a déclaré : « Lorsque je suis arrivé au Tchad, j’ai été frappé par la beauté du pays et la gentillesse du peuple tchadien. En tant que nouvel ambassadeur, je veux travailler au renforcement des liens d’amitié entre nos peuples ».
Ainsi, les rencontres de Keul avec des représentants de la république tchadienne témoignent d’une amélioration des relations tchado-allemandes. Mais nul ne sait combien de temps durera cette période de « réconciliation ».
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