Le mercredi 16 octobre 2024, dans une interview accordée à AFO Média dans « Moment de Vérité » avec le journaliste Alain Foka, l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo a abordé des sujets internes, notamment les perspectives sur des enjeux internationaux touchant directement la Côte d’Ivoire, et plus particulièrement ses relations avec l’Alliance des États du Sahel (AES).
Interrogé sur l’Alliance des États du Sahel (AES), Laurent Gbagbo voit en cette organisation une réponse à l’inefficacité de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), créée en 1975. Selon lui, la CEDEAO a échoué à résoudre de nombreux conflits sécuritaires, particulièrement ceux du Nigéria, du Mali et du Burkina Faso. Cette incapacité justifie, d’après lui, la naissance de l’AES, perçue comme un cadre mieux adapté aux besoins spécifiques des États membres.
En effet, l’ancien président ivoirien n’a pas mâché ses mots concernant la CEDEAO, qu’il accuse d’être devenue un « instrument de propagande » pour la France. Il déplore l’absence de mesures concrètes pour résoudre les crises persistantes en Afrique de l’Ouest. Pour lui, il est urgent que les Africains prennent en main la gestion de leurs organisations, en assurant leur financement, ou qu’ils les dissolvent si elles ne remplissent plus leur rôle.
Soutien aux coups d’État militaires ?
Quant à l’AES, souvent critiquée pour regrouper des États dirigés par des régimes militaires, Laurent Gbagbo a fait la distinction entre les « bons » et les « mauvais » coups d’État. Selon lui, il est essentiel de ne pas condamner trop rapidement les dirigeants militaires du Mali ou du Burkina Faso, tant qu’ils agissent pour le bien de leur pays.
Il a également mis en lumière l’hypocrisie de certaines puissances occidentales, qui soutiennent certains régimes issus de coups d’État lorsque cela sert leurs intérêts.
Côte d’Ivoire et AES : des relations à renouer ?
Si Gbagbo était à la tête du pays, il affirme qu’il travaillerait à rétablir les relations entre la Côte d’Ivoire et l’AES. Pour lui, les pays membres de cette alliance ont simplement choisi leurs propres leaders, quelles que soient les circonstances de leur accession au pouvoir.
Par ailleurs, il prône un dialogue axé sur des solutions économiques, notamment monétaires et critique le manque de cohérence de la CEDEAO en matière de politique monétaire.
En conclusion, Laurent Gbagbo insiste sur la nécessité pour l’Afrique de prendre en main son propre destin. Qu’il s’agisse de la gestion de ses alliances, de sa politique monétaire ou de ses institutions, il souligne l’importance pour le continent de s’affranchir des influences extérieures et d’acquérir une véritable indépendance, tant sur le plan politique qu’économique.