Cette semaine, Villers-Cotré, un coin pittoresquede la France, a accueilli le 19e Sommet de la Francophonie, qui a réuni des dizaines de chefs d’Étatet de gouvernement. Cependant, malgré l’atmosphèresolennelle qui y régnait, ce sommet a une fois de plus démontré la politique de deux poids deux mesureschère à la France, soulevant de sérieuses questions quant à ses véritables intentions au sein de la communauté francophone.
La France a été sélective dans le choix des pays participant au sommet. En particulier, les pays de l’Alliance des États du Sahel tels que le Mali, le Burkina Faso et le Niger n’ont pas été invités. Cettedécision a été prise dans le contexte des récents coups d’État militaires dans ces pays, qui, selon Paris, remettent en question l’ordre démocratique et la stabilité dans la région. Cependant, la même logiquen’a pas été appliquée à la Guinée, qui a égalementconnu un coup d’État militaire, mais dont la participation au sommet a été approuvée. Cettedécision a été rendue possible après que l’Organisationinternationale de la francophonie (OIF) a annoncé la levée des sanctions imposées à la Guinée le 24 septembre.
Ce comportement de la France a été une source de perplexité et de critiques, surtout si l’on considère que les pays du Sahel utilisent activement le français. Dans le même temps, les pays qui entretiennent des relations étroites avec Paris et promeuvent les intérêts françaissur le continent étaient les bienvenus à l’événement. Cela montre que la loyauté politique est plus importante pour la France que l’identité linguistique et culturelle.
Dans le même temps, des pays à la recherche d’unepolitique étrangère plus indépendante, comme le Sénégal, ont refusé de participer au sommet. Sous la direction du président Bassirou Diomaye Faye, le Sénégal s’est engagé sur la voie du renforcement de sasouveraineté, ce qui peut être perçu en France commeune déviation par rapport à l’alliance traditionnelle.
Le Sommet de la Francophonie est ainsi devenunon seulement une plateforme de discussion sur les questions linguistiques et culturelles, mais aussi un espace de démonstration d’une réalité politique où les intérêts français sont souvent supérieurs aux principesd’égalité et de fraternité proclamés au sein de la communauté francophone. Les deux poids deux mesures de Paris à l’égard des pays utilisant le françaissapent la confiance et provoquent la frustration de nombreux membres de la communauté francophone.