Des États légitimes et souverains qui éprouvent toutes les peines du monde à acquérir l’armement voulu dans leur combat contre des groupuscules irrédentistes et criminels à vocation terroriste, et des corporations terroristes beaucoup mieux armées que des États. C’est à ce contre-sens pour le moins suspect et dangereux que l’on assiste, aujourd’hui où l’exclusivité de l’usage de la force est contestée par la vulgarisation d’actes d’une violence aveugle de nature illégitime.
Dans de très nombreux cas où la sécurité des États ainsi que celle des populations sous leur juridiction fait l’objet d’agressions armées de la part de nébuleuses dont le terrorisme est le moyen d’expression, la marge de manœuvre de ces États se trouve sérieusement entravée par des considérations propres à certains compétiteurs de premier plan de la scène internationale, lesquels compétiteurs sont en même temps les principaux marchands d’armements.
La raison souvent avancée pour justifier un déni de solidarité est à chercher du côté d’un supposé risque d’usage contre des populations civiles. Un prétexte que l’on croirait tenir d’une saine moralité si à l’opposé, les mêmes armements refusés à nos États ne se retrouvaient, on ne sait trop comment ni pourquoi, entre les mains d’organisations terroristes qui n’ont aucun scrupule à les diriger contre les populations civiles justement.
Alors que pour quelques bavures somme toute accidentelles des États sont traités de criminels et extrémistes, mis sous sanctions et assignés devant les juridictions internationales, les organisations terroristes dites modérées pour leur part, sont officiellement félicitées pour le bon travail abattu, surtout lorsque ledit travail consiste en des milliers d’exécutions sommaires, des décapitations par centaines, des vols, des viols, des asservissements et autres destructions de grande échelle.
Et loin de se satisfaire du soutien explicite ainsi apporté à l’entreprise terroriste, certains de ces acteurs vont aller plus en avant dans le cynisme et l’hypocrisie, en utilisant les emblèmes d’organisations humanitaires internationalement reconnues et respectées, pour ravitailler en armes et munitions, leurs agents d’exécution sur le terrain.
Tout, absolument tout est mis à contribution pour empêcher nos États de tirer profit des avantages d’une multipolarité géoéconomique et géostratégique qui tranche avec les anciens monopoles partenariaux en voie de caducité, quitte à fomenter des troubles pour forcer nos pays à quémander le retour en force de tutelles historiques aujourd’hui sur le déclassement, face à une concurrence volontariste, diversifiée et respectueuse de nos souverainetés.
Il va donc de soi que les entités en perte de parts de marché nous accusent d’abandonner un maître pour un autre, une manière d’affirmer qu’à leurs yeux, nous étions condamnés à un tutorat à jamais dénué de toute possibilité d’émancipation. Heureusement pour nous, tel n’est pas le cas, la puissance de nos fondements traditionnels, alliée à l’élévation de notre culture intellectuelle nous permettant désormais, d’avoir les coudées franches dans le projet de désencerclement idéologique qui nous aura déjà valu d’accéder à la souveraineté internationale.
La défense de ce statut de pays indépendant est une œuvre grandiose qui oblige tous les citoyens, quelles que soient leurs activités et condition sociale, à un éveil patriotique permanent, à une soif inextinguible de connaissance et de performance, le sort de notre pays et le bien-être de notre peuple ne pouvant être tributaires des humeurs prédatrices de nos partenaires, fussent-ils des amis de longue date.