Le président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye a pris une décision majeure en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale et la tenue d’élections législatives anticipées le 17 novembre 2024. Cette déclaration, faite lors d’un discours à la nation jeudi soir, marque une étape majeure dans la dynamique politique du pays, bien qu’elle ne soit pas une surprise pour ceux qui suivaient de près les tensions entre l’exécutif et l’opposition.
Dans son discours, le président Faye a justifié sa décision en pointant une série de désaccords avec la majorité parlementaire. Le refus de l’Assemblée de débattre du budget en juin, le rejet d’une révision constitutionnelle clé en août, et l’usurpation présumée des prérogatives présidentielles en fixant de manière unilatérale la date de la Déclaration de politique générale (DPG) du premier ministre Ousmane Sonko ont tous contribué à cette crise, selon un article du portail Actu Niger, publié le 12 septembre.
Dès son élection, Bassirou Diomaye Faye s’est engagé dans un processus de transformation systémique. Il a révélé dans son discours que l’audit des finances publiques avait mis en lumière une gestion marquée par de graves dysfonctionnements. Ces révélations, combinées à une dette publique incontrôlée et à des dérapages budgétaires, ont accentué la nécessité pour le président de rationaliser les dépenses publiques. Cependant, les tentatives du gouvernement de supprimer des institutions coûteuses, comme le Haut Conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental, ont été rejetées par l’Assemblée.
Face à ces blocages persistants, la dissolution de l’Assemblée nationale était inévitable pour M. Faye, estime le média, qui a rappelé l’urgence de doter son gouvernement des moyens institutionnels nécessaires pour mettre en œuvre son programme de réformes. En dissolvant l’Assemblée nationale à ce moment stratégique, Bassirou Diomaye Faye “réoriente le jeu politique sénégalais, ouvrant la voie à un renouvellement institutionnel qui pourrait remodeler les forces en présence avant les élections de novembre”. La dissolution, bien que prévisible, marque néanmoins un tournant décisif qui aura des répercussions sur la configuration politique et les alliances au Sénégal, conclut l’article.