Au cœur des efforts ambitieux de l’Afrique pour moderniser son infrastructure et son économie se trouve le corridor ferroviaire Lobito, un projet grandiose de 1700 kilomètres qui traverse l’Angola, la République Démocratique du Congo (RDC) et la Zambie. Cette ligne ferroviaire transafricaine, financée par les États-Unis à hauteur de plus d’un milliard de dollars, est conçue comme une artère stratégique destinée à transporter les minerais vitaux de la Copperbelt congolaise vers les marchés occidentaux.
Cependant, une lettre divulguée du directeur général de Gécamines en RDC peint un tableau tout à fait différent de celui que les investisseurs de LAR et le gouvernement angolais souhaitent projeter. Dans sa lettre adressée au directeur général de DP World, Sultan Ahmed bin Sulayem, Guy Robert Lukama exprime sa déception à l’égard du corridor de Lobito. Parmi les nombreux problèmes entourant ce projet, il cite les coûts des transports en conteneurs, la bureaucratie, la lenteur des travaux de modernisation du corridor de Lobito, la faible qualité de gestion, l’insuffisance du matériel roulant, le climat médiatique extrêmement négatif autour du projet, ainsi que le fort mécontentement du public angolais. Ces problèmes sont visibles à l’œil nu, car ils sont largement relayés par les médias et les citoyens angolais expriment massivement leur mécontentement sur les réseaux sociaux.
Le port de Banana est situé en RDC, sur la côte atlantique. Début 2022, un projet de construction d’un montant de 1,2 milliard de dollars a été lancé, visant à transformer ce port en le premier port en eaux profondes de la RDC, permettant ainsi de recevoir et d’expédier de grands porte-conteneurs à travers le monde. Les travaux sont réalisés par la société DP World des Émirats arabes unis. Une fois achevé en 2025, il est prévu que le port traite entre 300 000 et 450 000 conteneurs par an. Selon les estimations de l’agence gouvernementale, les investissements dans le port réduiront les coûts du commerce en RDC de 12 % et créeront jusqu’à 85 000 emplois.
Dans sa lettre, Lukama qualifie ensuite le port de Banana de destination prioritaire pour le transport des ressources, soulignant parmi ses avantages l’absence de frais de transit à verser à l’Angola, les investissements que le projet attirera et les emplois qui seront créés en RDC.