Attendu en France du 28 mai au 2 juin, le président de la transition gabonaise, le général Brice Oligui Nguema a prévu de s’entretenir cette semaine en tête-à-tête avec son homologue français Emmanuel Macron. Au menu des discussions : la poursuite des relations bilatérales, la transition en cours à Libreville, mais aussi d’autres sujets d’intérêts communs comme la transition climatique. Durant son séjour, le chef de l’État participera aussi ce mercredi à un forum économique France-Gabon coorganisé avec le patronat français.
Si le pouvoir gabonais vient à Paris chercher un soutien politique, il veut aussi rassurer ses partenaires économiques dans un contexte où les sentiments anti-français sont exacerbés en Afrique. Notamment dans les pays où l’armée a pris le pouvoir. Le message de Libreville est simple : le Gabon n’est ni le Niger, ni le Mali, ni le Burkina Faso. Les entreprises françaises restent les bienvenues, même si au Palais du bord de mer, on aspire à des relations qui profitent davantage aux entreprises du pays. Pour aller dans ce sens, le gouvernement prépare une loi sur la sous-traitance. Actuellement, les investisseurs étrangers n’ont aucune obligation en la matière.
Fin 2023, le président de transition avait déjà envoyé des signaux favorables aux investisseurs étrangers, en supprimant les visas d’opportunité et de conformité mis en place par l’ancien régime pour tous les marchés impliquant l’État. Selon les autorités de transition, la délivrance de cet agrément était un prétexte au paiement de rétrocommissions.
Priorité aux infrastructures
Le forum économique prévu ce mercredi sera l’occasion de présenter les opportunités contenues dans le plan national de transition, qui sert de boussole au gouvernement pour les trois prochaines années. La construction d’infrastructures, les nouvelles technologies et le secteur de l’énergie figurent parmi les priorités. La délégation gabonaise menée par le Général Oligui Nguema, Mays Mouissi, son ministre de l’Économie, ainsi que le patron des patrons, le banquier Henri-Claude Oyima, sera mobilisée pour convaincre les participants. Quelques accords tenus pour l’heure confidentiels doivent être annoncés pour l’occasion.
Handicapé par de fortes contraintes budgétaires, le pays, qui consacre environ 30% de ses recettes au service de la dette, misera avant tout sur des partenariats public-privé pour le ne pas alourdir son fardeau. D’autant que l’État entend toujours prendre le contrôle du pétrolier Assala, dont il a bloqué la vente à Maurel et Prom en novembre dernier. Un deal dont le montant dépasse un milliard de dollars.