Les perspectives de retour en Côte d’Ivoire pour Guillaume Soro semblent s’éloigner suite à de récentes révélations concernant un possible complot ourdi depuis l’étranger pour déstabiliser le régime du président Alassane Ouattara.
Malgré des échanges téléphoniques laissant transparaître une certaine détente entre Soro et Ouattara, la possibilité d’un retour de l’ancien Premier ministre dans son pays s’amenuise avec ces nouvelles informations sur un réseau présumé de déstabilisation.
D’après les informations de Jeune Afrique, un ancien membre des Forces nouvelles (FN), précédemment affilié au cercle d’Issiaka Ouattara, alias Wattao, aurait été appréhendé sous de graves accusations. Cet individu, nommé Cissé, aurait été contacté en janvier par un interlocuteur malien, mais les détails de cette communication demeurent flous. Cependant, il paraît qu’il a été question de recrutement de jeunes pour des formations au maniement des armes, au Mali ou au Burkina Faso.
Les autorités soupçonnent l’implication de proches de Guillaume Soro dans ces manœuvres, en particulier L. Fofana, un ancien rebelle et gendarme dont les liens avec Soro sont étroitement surveillés par les services de renseignement. L’aspect le plus préoccupant de cette affaire est la formation de dix groupes de cinq personnes, organisés pour se rendre au Burkina Faso. Le premier de ces groupes aurait déjà quitté la Côte d’Ivoire le 16 janvier, sous la conduite d’un individu nommé A. Traoré.
Les autres groupes étaient censés suivre le même schéma logistique, voyageant en bus jusqu’à la frontière puis se dirigeant vers Bobo-Dioulasso, avant de poursuivre leur périple jusqu’à Ouagadougou. Cependant, l’arrestation de Cissé juste avant son départ a permis de mettre fin aux plans sinistres de ces individus.
Le démentir du chargé de communication de Soro Guillaume
Les accusations graves portées contre Guillaume Soro ont incité son chargé de communication, Moussa Koné, à réagir. Sur X (anciennement Twitter), M. Koné a critiqué le média en soulignant que le document utilisé manquait d’en-tête, de numéro de référence et de classification.
« Le rapport ne mentionne en aucun cas que Soro recrute et entraîne des hommes. Il ne dit pas non plus que ces hommes bénéficient du soutien de Guillaume Soro, ni même que Soro est au courant de leurs activités ou qu’il les finance », a déclaré le responsable de communication de l’ancien Président de l’Assemblée Nationale.
Pourtant, les révélations de l’homme détenu ont provoqué une forte réaction à Abidjan, où les autorités ont pris l’affaire très au sérieux. Selon une source sécuritaire citée par Jeune Afrique, « tous les services de renseignement sont mobilisés sur Soro », avec la conviction qu’il pourrait être en train de préparer quelque chose, d’autant plus depuis qu’il a trouvé refuge dans des pays ouvertement hostiles à la Côte d’Ivoire.
Alors que Guillaume Soro espérait un retour au pays suite aux mesures d’élargissement en faveur de ses partisans, ces révélations sur une suspicion de complot orchestré depuis l’étranger pour déstabiliser la Côte d’Ivoire pourraient compromettre cette possibilité.