Le procès sur l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, ancien directeur d’une radio urbaine à Yaoundé retrouvé mort fin janvier 2023. Le corps, marqué par de nombreux sévices, avait été retrouvé à une vingtaine de kilomètres dans la périphérie de la capitale. L’affaire a provoqué une immense émotion au Cameroun. 17 personnes sont dans le box des accusés.
Le gros du contingent de ces accusés, ce sont des agents de la DGRE, les services secrets camerounais. Certains de ces agents sont poursuivis pour « assassinat ». Léopold Maxime Eko Eko, ancien patron de cette unité est aussi dans le box des accusés pour « complicité de torture », de même que le lieutenant-colonel Justin Danwe qui en était le directeur des opérations jusqu’à son interpellation dans les tous premiers jours del’ouverture de l’enquête en janvier 2023.
À côté de ces accusés au profil militaire, il y a aussi des civils dont le journaliste Bruno Bidjang, directeur général des médias du groupe l’Anecdote et surtout son patron, le très controversé homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga, qui devra répondre, comme Maxime Eko Eko de « complicité de torture ».
Interpellé quasiment neuf mois après l’ouverture de l’enquête, Martin Stéphane Savom était, il y a encore quelques jours, maire de la commune de Bibey. Il est accusé de « complicité d’assassinat ».
Le procès qui s’ouvre ce lundi au tribunal militaire de Yaoundé permettra d’établir, ou non, les connexions entre ces différents individus et leurs rôles éventuels dans l’orchestration, la torture et la mise à mort du journaliste qui était sur les ondes d’Amplitude FM, un pourfendeur des actes de corruption et de détournement de fonds publics.
L’enquête préliminaire et l’information judiciaire auront duré un an. L’affaire a consommé 3 juges d’instructions et connu de nombreux rebondissements avec d’évidentes tentatives de manipulation.