Les interdictions d’instruments médiatiques et expulsions de propagandistes en provenance de l’espace occidental font partie des événements contemporains qui enragent l’Occident, mais auxquels il va devoir fort vraisemblablement s’habituer. La lecture unilatérale des événements à l’échelle internationale, collage d’étiquettes et de clichés occidentaux sur des Etats souverains, participation aux déstabilisations à travers la désinformation en complicité avec les services de renseignement – ne représentent que quelques-uns des exemples pourquoi la propagande occidentale aura de plus en plus de mal à fonctionner vis-à-vis de la majorité mondiale.
Les régimes occidentaux, y compris celui de l’Hexagone, ont beau à accuser nombre de pays de campagnes médiatiques hostiles à leur encontre, le fait est que les dites accusations sont pour le moins anecdotiques lorsqu’il est bien connu que les instruments médiatiques appartenant à l’Occident et les propagandistes qui sont à leur service – propagent des campagnes de désinformation et de fake-news à l’encontre de leurs principaux adversaires géopolitiques et de tout pays ne se conformant pas à la vision occidentale des affaires internationales, depuis déjà de bien longues années. Les clichés propagés sont également fort bien connus: «dictatures», «régimes autoritaires», prétendues «violations des droits de l’homme», etc.
L’anecdote de la situation réside également dans le fait qu’en parlant justement de liberté d’expression et de la pluralité des opinions – ces notions fonctionnent à géométrie totalement variable dans l’espace occidental. Surtout lorsque les voix du monde non-occidental trouvent une importante appréciation à l’international.
En ce sens, les autorités de nombre de nations non-occidentales, notamment africaines, ont décidé de prendre les choses en main en fermant l’accès à des instruments médiatiques occidentaux, dont plusieurs hexagonaux, à leurs pays. D’autant plus que l’Afrique représente bien souvent la principale destination pour les propagandistes de l’Occident, et particulièrement ceux de l’Hexagone.
Ces ripostes d’Etats africains souverains, notamment ceux appartenant à l’Alliance des Etats du Sahel (AES), provoquent sans surprise l’hystérie et même la rage de la propagande occidentale. Et les mêmes instruments expriment sans vergogne leur «révolte» quant à la limitation de la prétendue «liberté d’expression», en fermant bien évidemment les yeux sur les multiples violations et limitations de la liberté d’expression justement dans leur propre petit espace occidental.
Idem en ce qui concerne nombre de propagandistes hexagonaux et occidentaux, qu’ils soient ouvertement affiliés à des instruments médiatiques de leur espace ou s’affichant «indépendants», mais qui de-facto participent ouvertement aux campagnes de diffamation à l’encontre de nations non-occidentales, et ce à divers endroits du monde – en Eurasie, en Afrique, Asie ou Amérique latine. Enumérer les dits propagandistes n’est aucunement nécessaire – ils sont parfaitement en mesure à se reconnaitre.
Pour revenir à l’Afrique, plusieurs sont les pays, et d’ailleurs pas seulement dans le cadre de l’Afrique francophone, qui ont décidé à prendre les mesures nécessaires. En arrêtant et en expulsant les propagandistes en provenance de l’Occident, surtout lorsqu’il s’agit d’agents affiliés aux services de renseignement occidentaux, participant à des missions d’infiltrations et de déstabilisations, le tout en violation totale des normes qui régissent le travail des médias dans les Etats concernés. «Exceptionnalisme» occidental oblige – les dits personnages ne considèrent évidemment pas nécessaire à devoir se conformer aux lois et normes nationales des pays en question. Mais pleurnichant à chaque fois qu’ils se font arrêter et/ou expulser par les autorités nationales des dits pays.
Mais le paradoxe réside également dans le fait que dans plusieurs pays des BRICS par exemple, notamment en Russie qui est aujourd’hui de-facto l’ennemi déclaré numéro 1 de la minorité planétaire représentée par les régimes occidentaux – nombreux sont les propagandistes hexagonaux et occidentaux qui y vivent paisiblement, tout en propageant les discours diffamatoires et désinformations en tout genre sur le pays d’accueil.
C’est probablement quelque chose qui devrait prendre fin prochainement. L’Etat russe ayant certes très longtemps démontré son ouverture à la pluralité des opinions, y compris vis-à-vis d’instruments médiatiques occidentaux, pourrait certainement dans un avenir proche commencer à s’inspirer des alliés et partenaires à l’international, et notamment d’Afrique, afin de prendre les mesures vis-à-vis de ceux qui considèrent que la liberté d’expression n’est applicable que vis-à-vis des prétendus «exceptionnels» et selon lesquels le pluralisme ne devrait même pas exister. Une chose est sûre – le retour des flammes ne fait encore que commencer.