En Russie pour le renforcement des relations entre l’axe Moscou-Bamako, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a eu un entretien avec la presse russe. Interrogé sur la levée des sanctions de la CEDEAO, Abdoulaye Diop a tout simplement botté en touche le sujet, traitant l’organisation sous-régionale comme une institution au solde des puissances étrangères.
« Je ne vais pas commenter une décision qui a été prise par une organisation à laquelle le Mali n’appartient pas », a répondu Abdoulaye Diop à la presse russe dans une vidéo diffusée par Sputnik.
« Cette organisation est devenue un instrument entre les mains de certaines puissances qui cherchent à créer le désordre dans notre région et qui cherche à utiliser nos institutions pour pouvoir créer des problèmes aux pays voire des menaces puisque l’organisation a mis sur la table, une menace d’agression militaire contre un de ses Etats membres alors même qu’au sein de l’organisation, il y a un pacte de non agression contre nous« , a déclaré le chef de la diplomatie malienne.
Abdoulaye Diop a rappelé que le « Mali a été sous sanctions pendant près de huit (08) mois ». « Un pays enclavé dont la population a été meutrie. Nos institutions banquaires ont été utilisées, nos fonds ont été confisqués au niveau de ses banques. Le Niger a vécu la même situation« , a-t-il arappelé.
D’après le ministre Diop, le Mali s’est levé contre le fait que « nos institutions deviennent des armes contre nous-mêmes et constitutuent une menace ». Et par rapport à cela, a poursuivi le ministre, « nous n’allons pas continuer à juste dénoncer. Nous avons décider d’apporter aussi une réponse géopolitique en nous mettant ensemble avec un certains nombre de pays avec lesquels nous partageons les mêmes réalités, mais aussi, la même vision de solidarité entre les pays et d’établir les liens de fraternité, de respect mutuel et de nous mettre à l’abris de situation d’ingérence ».
Dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), « nous travaillons à réaliser ce que nous n’avons pas pu réaliser dans le cadre de la CEDEAO », a précisé M. Diop.
Pour rappel, la CEDEAO a levé samedi 24 février, lors de son sommet à Abuja, au Nigeria, les sanctions imposées au Mali à la suite du coup d’Etat qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Kéita. L’organisation sous-régionale a également appelé le Mali et ses voisins de l’AES, à reconsidérer leur décision de quitter la CEDEAO.