Alors que les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) semblent ne plus évoquer d’intervention militaire au Niger pour déloger les militaires au pouvoir, un responsable de l’organisation estime que l’option est toujours sur la table mais qu’elle a été « mise en veilleuse ».
Dans une déclaration relayée par le média panafricain Jeune Afrique, le commissaire à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, Abdel Fatau Musah, a indiqué que l’organisation ouest africaine n’a pas complètement abandonné l’idée d’envahir le Niger, où des militaires ont pris le pouvoir en juillet. L’association a « seulement suspendu » son projet.
« Je ne dirais pas que nous avons abandonné l’option militaire. Nous l’avons mise en veilleuse, en attendant que les sanctions donnent des résultats. Nous avons déjà la preuve qu’elles ont un impact », a-t-il déclaré à Jeune Afrique.
Le responsable de la CEDEAO estime que l’organisation n’avait jamais dit que la priorité dans les actions de pression contre la junte nigérienne était l’intervention militaire. La communauté a déjà eu recours à des sanctions et a essayé d’utiliser des moyens diplomatiques pour « parvenir à un consensus ». « Le Niger est désormais isolé sur le plan international et soumis à des sanctions », a-t-il souligné.
En réponse à un commentaire du journaliste selon lequel les sanctions « sont devenues un lourd fardeau pour le peuple » nigérien, M.Musah a estimé qu’ »on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs »
Selon un rapport du journal le Monde, les sanctions contre le Niger sont les plus sévères jamais imposées par la Cedeao pour tenter d’endiguer la vague de coups d’Etat dans la région instable du Sahel, mais elles n’ont eu que peu ou pas d’impact.
En revanche, elles ont durement frappé les plus de 25 millions d’habitants du Niger. « Nous manquons de fonds, de médicaments. Les gens manquent de nourriture », a indiqué Louise Aubin, coordinatrice résidente des Nations unies au Niger, à Associated Press (AP). Selon elle, il y a eu des « réponses positives » de la part des voisins du Niger à l’idée de rouvrir les frontières pour un corridor humanitaire.