Le ministre d’État nigérien chargé de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, a prévenu que toute attaque contre le Niger signifierait la fin de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), en réaction à la menace de l’intervention militaire envisagée par l’organisation sous-régionale au lendemain du coup d’État militaire du 26 juillet dernier.
Membre influent du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), l’organe militaire au pouvoir, le ministre a fait cette mise en garde, en marge d’un sommet sur la paix et la sécurité organisé le week-end dernier au Togo.
“Nous avons dit une chose : attaquer le Niger, c’est la fin de la CEDEAO. C’est inéluctable”, a affirmé le général Toumba dans une déclaration faite devant les participants au forum et relayée par la télévision publique nigérienne.
“Nous avons à notre actif dix ans de lutte contre le terrorisme et ce n’est pas rien”, a-t-il rappelé. “La CEDEAO a très vite fait de mobiliser des troupes pour venir attaquer le Niger pour soit disant rétablir le président Bazoum sur son pouvoir. Militairement ce n’est pas possible, c’est du domaine du fantasme”, a-t-il insisté.
Et de poursuivre : “Nous le disons haut et fort, à une seule condition, si on force, peut-être, c’est son cadavre qu’il faut venir chercher. Si tel est l’objectif, peut-être que l’attaque pourrait se justifier. Si ce n’est pas le cas, je ne vois pas dans quelles conditions on pourrait revenir essayer de replacer le président Bazoum”.
Le 26 juillet dernier, un groupe de militaires a renversé le président Mohamed Bazoum arrivé au pouvoir en avril 2021. En plus d’un embargo économique contre le Niger, la CEDEAO avait envisagé une intervention militaire pour libérer et rétablir le président déchu dans ses fonctions.
Anadolu Agency