L’émissaire en chef de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) Abdulsalami Abubakar, a estimé que le général Abdourahamane Tiani, le chef du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au pouvoir au Niger, était fermé à l’idée d’un retour au pouvoir du président renversé, Mohamed Bazoum.
Dans un entretien accordé mercredi à la BBC en langue hausa, Abdulsalami Abubakar, est revenu sur ses derniers échanges avec le CNSP, l’organe qui dirige le Niger depuis le 26 juillet 2023, rapporte Radio France internationale (RFI).
L’ancien président du Nigeria dit avoir trouvé le général Abdourahamane Tiani, très ouvert au cours des trois heures d’échanges qu’il a eus avec le CNSP. Cependant, les militaires nigériens sont intransigeants : ils seraient fermés à l’idée d’un retour au pouvoir du président déchu, Mohamed Bazoum, selon Abdulsalami Abubakar.
Le général Abdourahamane Tiani « a souligné qu’ils ont déjà destitué le président Bazoum et que la question de son retour au pouvoir ne sera pas possible. Ils ont dit qu’ils ne le feraient pas, qu’ils ne ramèneraient pas Bazoum au pouvoir, mais qu’ils seront prêts à négocier sur toute autre chose », a déclaré Abdulsalami Abubakar, selon la même source.
Abdulsalami Abubakar estime que la proposition d’une transition de trois ans est quelque chose de positif étant donné qu’au début, le CNSP était fermé à toute négociation.
« Ils auront une réponse de Tinubu », assure le chef de la médiation de la Cédéao, au sujet de l’actuel président du Nigeria et responsable en chef de la Cédéao.
Les militaires au pouvoir au Niger, ajoute Abdulsalami Abubakar, veulent « la réouverture des frontières et la reprise de l’alimentation en électricité ». Selon l’ancien président du Nigeria, « ils ont dit que, même en temps de guerre, il y a de l’humanité à autoriser les médicaments dans le pays », rapporte RFI.
Samedi dernier, au moment où une délégation de la Cédéao était à Niamey pour trouver une issue pacifique à la crise, le général Abdourahamane Tiani, avait annoncé une transition de « trois ans » maximum, avant de rendre le pouvoir aux civils. Une idée inenvisageable pour l’organisation ouest-africaine qui exige que le président déchu Mohamed Bazoum doit être libéré et réinstallé au pouvoir.
Anadolu Agency