Le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, a estimé jeudi qu’il existait “des doutes raisonnables” sur “les conditions” du crash aérien qui a coûté la vie au patron du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine.
“On ne connaît pas encore les conditions dans lesquelles ce crash a eu lieu (…) On peut avoir des doutes raisonnables”, a déclaré Olivier Véran sur France 2.
Interrogé sur la réaction du président américain Joe Biden qui a estimé plus tôt ce mercredi matin que “peu de choses se passent en Russie sans que Poutine n’y soit pour quelque chose”, Véran a noté : “C’est par principe une vérité qu’on peut établir”.
Evguéni Prigojine est “l’homme des basses œuvres de Poutine. Ce qu’il a commis est indissociable de la politique de Poutine qui lui avait confié la responsabilité de mener ces exactions à la tête du groupe Wagner”, a estimé le porte-parole du gouvernement français.
Et d’ajouter : “Prigojine laisse derrière lui des charniers. Il laisse derrière lui une pagaille dans une grande partie du globe, je pense à l’Afrique, à l’Ukraine, à la Russie elle-même”.
L’Agence fédérale russe du transport aérien a confirmé mercredi soir qu’Evgueni Prigojine se trouvait bien à bord du jet privé qui s’est écrasé dans la région de Tver, au nord-ouest de la Russie, tuant ses 10 passagers.
Dans un communiqué, l’Agence russe a répertorié 10 noms, dont les trois membres d’équipage, qui se trouvaient à bord de l’avion Embraer. Le co-fondateur de Wagner, Dmitry Outkine, était également parmi les passagers.
Ce crash aérien survient deux mois après la “rébellion armée” de Prigojine contre Moscou. Le vendredi 23 juin au soir, les troupes de Wagner sont partis de Rostov-sur-le-Don, centre névralgique du commandement militaire, situé dans l’ouest de la Russie, pour se diriger vers la capitale. Le lendemain, Prigojine a finalement demandé à ses soldats de stopper leur marche vers Moscou. L’opération aura, ainsi, duré moins de vingt-quatre heures, avant d’être interrompue dans des conditions mystérieuses, alors que les mercenaires dissidents se trouvaient à quelques centaines de kilomètres de Moscou.
Dans une vidéo publiée mardi dernier, Evguéni Prigojine, en exil en Biélorussie depuis sa mutinerie contre Moscou, a affirmé se trouver en Afrique pour rendre “la Russie encore plus grande sur tous les continents et l’Afrique encore plus libre”. Dans cet enregistrement vidéo relayé par plusieurs médias étrangers, Prigojine apparaît en treillis clair, gilet pare-balles, armé d’un fusil d’assaut, dans un paysage désertique. Il montre derrière lui des hommes armés de Wagner à bord de véhicules, sans préciser le pays dans lequel il se trouve.
Anadolu Agency