Au Maroc, les projets d’implantation de casinos, comme dans la ville de Melilla, témoignent de la volonté du Roi à développer ce secteur. Résolument tourné vers la modernité à travers l’industrie du tourisme, du cinéma et des arts, ce pays nord-africain s’est ouvert au monde depuis le début du 20ème siècle. Nous retraçons dans cet article, comment ce pays musulman a fait figure du proue dans la destinée des pays de traditions culturelles et religieuses conservatrices.
Comment le Maroc a réussi à devenir l’un des premiers pays musulmans à autoriser les jeux d’argent ?
De tous les pays du Maghreb, le Maroc est sans doute celui dont le régime est le plus progressiste concernant les lois du travail et les réformes sociales. Le successeur du roi Sidi Mohammed, Mohammed VI, a multiplié les relations commerciales avec le monde extérieur et son discours se veut résolument tourné vers l’avenir. Le roi a de grandes ambitions pour le futur de son pays, comme il l’a récemment appuyé lors de son discours de 24ème anniversaire d’accession au trône. Un des objectifs serait de créer un prototype automobile à hydrogène, 100% Made in Maroc. Le système scolaire et universitaire devrait être, lui aussi, remanié pour favoriser l’égalité des chances. Mais depuis quelques années, un secteur connaît une croissance sans précédent, celui des jeux d’argent. Il existe, pour la plupart du temps, des casinos en ligne qui acceptent un dépôt d’un euro pour permettre à une large gamme de joueurs de pouvoir se divertir selon leurs moyens financiers. Les casinos, autorisés depuis les années 50, attirent de plus en plus d’événements comme le World Poker Tour. Une loterie nationale (LNM) ainsi que deux loteries sportives, dont la Marocaine des Jeux et des Sports (MDJS), sous contrôle d’état, connaissent aussi un large succès auprès de la population. Les gamblers locaux peuvent déjà accéder à plus de 400 plateformes de jeux en ligne basées à l’étranger. Plus d’un Marocain sur trois reconnaîtrait, par ailleurs, jouer quotidiennement.
Marrakech : inauguration du premier casino marocain
En 1952, le prestigieux Es Saadi Resort, véritable écrin situé dans la ville tumultueuse de Marrakech, voit le jour. Une inauguration en grandes pompes fut célébrée en présence de la famille royale marocaine et de l’entrepreneur français, Jean Bauchet. Célèbre pour être le propriétaire de grandes institutions telles que le Moulin Rouge ou le Casino de Paris, le businessman a pour projet d’implanter un casino sur le sol marocain. C’est ainsi que commença l’histoire du premier casino de Marrakech.
L’établissement, situé dans le quartier de l’Hivernage, a déjà accueilli des stars telles que Joséphine Baker, les Rolling Stones ou Leonardo DiCaprio. Si la jet-set et les têtes couronnées aiment s’y retrouver le temps d’un séjour, c’est que le lieu est un véritable havre de paix et de luxe. On peut y trouver notamment un jardin exotique peuplé de palmiers, d’oliviers, de roses ou de bougainvilliers. Le resort est composé de quatre types d’hébergements, de huit restaurants et bars aux influences du monde entier. Enfin, il est possible de s’y détendre grâce à une des nombreuses activités disponibles au sein du complexe. Spas, discothèques et bien sûr, casino et jeux d’argent vous feront profiter d’une expérience unique, à quelques pas de la Médina. La fille du fondateur, Elisabeth Bauchet-Boulhal, a depuis, reprit la direction du resort et a été responsable de sa récente rénovation, en 2003.
Depuis, on a pu assister à l’émergence de casinos et de complexes hôteliers luxueux dans des villes comme Agadir, Tanger, Rabat ou Casablanca. Pour répondre à une demande croissante, certains établissements se sont déjà adaptés en fonction de la conjoncture.
Le nouveau complexe de casino : un projet d’envergure pour la ville portuaire de Melilla
Pour rappel, la ville est une communauté autonome espagnole, enclavée sur le territoire marocain. En juillet 2023, une délégation d’étudiants de l’université des sciences sociales et juridiques accueillent la venue du président de la chambre du commerce de la région du Nador, Abdelhafid El Jarroudi. Le projet de ce dernier serait de faire de Melilla, une ville “nocturne”, où les touristes étrangers et marocains pourraient profiter de restaurants, hôtels, discothèques et casinos. Même si le projet n’est qu’à l’état d’embryon, la volonté affichée est d’attirer les investisseurs étrangers sur les terres du Nador.
Mais certaines sociétés de jeu en ligne ont récemment quitté le territoire de Gibraltar pour s’installer dans la ville de Melilla. La ville, a une forte influence espagnole, pourrait prochainement devenir le nouveau Las Vegas du Maroc et concurrencer directement les institutions telles que la Mamounia, l’Atlantic Palace ou le Shem’s Casino, tous deux basés dans la ville d’Agadir.
Le Maroc doit maintenant instaurer des lois concernant les licences de jeu et la fiabilité des casinos. Pour le moment, tout établissement peut théoriquement exercer une activité liée aux jeux d’argent. Mais, l’obligation de posséder une licence de jeu pourrait rassurer les investisseurs étrangers et attirer plus de consommateurs. Le secteur touristique, associé étroitement au monde des casinos, pourrait, lui aussi, bénéficier de retombées économiques très profitables comme cela est le cas avec la croissance et le développement observés par le Royaume d’Arabie saoudite dans le domaine du sport et qui dépassaient alors toutes les attentes !