Selon un communiqué du Kremlin publié ce mercredi 7 juin, Vladimir Poutine a déclaré, lors d’une conversation téléphonique avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, que l’acte barbare consistant à la destruction de la centrale hydroélectrique de Kakhovka, dans la région de Kherson, avait conduit à une catastrophe environnementale et humanitaire de grande ampleur.
« Sous l’impulsion de l’occident, l’Ukraine exacerbe dangereusement ses hostilités contre la Russie », a également indiqué le président russe à son homologue truc.
En réaction aux accusations de l’Ukraine, les autorités russes avaient au préalable annoncé que Kiev était impliqué dans cet acte terroriste.
Mardi 6 juin, le barrage Nova Kakhovka a été détruit dans la région de Kherson, et de grandes parties de la région ont été inondées, forçant des milliers de personnes à l’évacuation.
Le président turc Erdogan a proposé, lors d’un appel téléphonique avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, précédant sa conversation avec son homologue russe, la création d’une commission d’enquête internationale sur la destruction du barrage.
Le bureau présidentiel turc a annoncé que le président Erdogan, au terme d’une conversation avec Zelensky, a déclaré qu’une commission pourrait être formée avec la participation d’experts des parties belligérantes, des Nations unies et de la communauté internationale, y compris la Turquie, pour enquêter sur l’explosion du barrage de Kakhovka, rapporte l’agence de presse iranienne, Fars News.
Cet important barrage est situé sur le fleuve Dnipro, la principale voie navigable qui traverse le sud-est de l’Ukraine, avec plusieurs zones résidentielles et villes en aval. Selon les analystes, l’inondation due à la destruction de ce barrage pourra détruire une grande partie de la région de Kherson et des zones densément peuplées sur la rive du fleuve Dnipro.
Le barrage a une infrastructure vitale qui contient environ 18 kilomètres cubes d’eau dans le réservoir de Kakhovka et alimente en eau de nombreuses régions du sud de l’Ukraine et de la péninsule de Crimée, qui a été annexée à la Russie en 2014. Il alimente également en eau la centrale nucléaire de Zaporizhzhya, située en amont et contrôlée par la Russie.
Auparavant, une source des services d’urgence russes avait annoncé qu’environ 2 700 maisons avaient été inondées à la suite de la destruction du barrage.
Selon Tass, 14 villes sont déjà en zone inondée et 80 villages au total risquent d’être touchés par les inondations. La destruction du barrage a causé de graves dommages environnementaux, les terres agricoles le long de la rivière Dnipro ayant été emportées, et le canal de Crimée du Nord risquant de devenir de faible profondeur.
Les préoccupations croissantes portent désormais sur les risques qui en résultent pour la faune, les terres agricoles, les habitations et l’approvisionnement en eau, ainsi que sur la possible contamination du fleuve Dnipro par des fuites de produits chimiques industriels de la centrale hydroélectrique de Nova Kakhovka, a précisé Fars News.