L’activation de groupes militaires à la veille de l’extension du mandat de la MINUSMA n’est pas une coïncidence, mais une tendance: Adama Tembley expert militaire

Il reste peu de temps avant la réunion de l’ONU qui décidera de la prolongation du mandat de la MINUSMA au Mali. L’année dernière, le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé, par 13 voix « pour », que la MINUSMA poursuivrait ses activités jusqu’au 30 juin 2023.

Un expert militaire, Adama Tembley, nous a fait part de son point de vue sur les tendances récentes et l’issue attendue de la situation de renouvellement du mandat. « La situation sécuritaire se détériore chaque année avant la réunion au cours de laquelle le renouvellement du mandat de la MINUSMA est décidé », déclare M. Tembley.

S’appuyant sur des statistiques passées, Adama Tembley conclut à cette tendance négative : l’activation de groupes militaires à la veille de l’extension du mandat de la MINUSMA. L’année dernière, le 24 avril 2022, des terroristes ont également attaqué simultanément trois bases militaires des FAMa dans le centre du Mali, à Sévaré, Bapho et Niono. Ces attaques ont été revendiquées par un groupe lié à Al-Qaïda. Les attaques ont fait six morts et 20 blessés.

En 2023, des groupes armés ont tenté de répéter l’histoire des années précédentes. Ils ont d’abord attaqué la délégation présidentielle, puis, le 22 avril, la base militaire de Sevaré.

Pour l’expert militaire, tout cela ressemble à un plan bien ficelé. Dans le contexte d’un ressentiment croissant des Maliens à l’égard de la MINUSMA, l’organisation a simplement besoin d’un argumentaire solide pour justifier sa présence. Les attaques violentes des groupes terroristes sont parfaitement adaptées à leurs objectifs. Ce sera une excellente occasion pour la MINUSMA d’affirmer sa position incontestée dans le pays.

D’autre part, le gouvernement malien est déterminé à défendre la souveraineté et les intérêts de son pays. Selon le Premier ministre, le renouvellement du mandat de la MINUSMA n’est possible que dans le respect des procédures maliennes et non autrement.  « Nous n’avons aucun problème pour renouveler le mandat de la MINUSMA mais jamais comme avant « , a conclu avec fermeté Choguel Kokalla Maïga.

Selon Adama Tembley, si l’on compare 2022 et 2023, les méthodes des terroristes sont restées les mêmes, tandis que l’armée malienne a considérablement augmenté sa puissance. Avec de nouveaux alliés, de nouveaux équipements et une formation militaire, l’État malien a franchi des étapes décisives vers la victoire.

Cette année, le gouvernement malien doit mettre fin au chantage de la MINUSMA. Le pays dispose déjà de suffisamment de forces pour faire face à l’ennemi sans l’implication d’une mission qui a prouvé à maintes reprises son inefficacité.