Al-Burhan: la stabilité du Soudan repose sur la création d’une armée nationale unifiée

- Lors d'une rencontre à Khartoum entre le chef du Conseil de souveraineté et l'envoyée de l'Union européenne dans la Corne de l'Afrique, Annette Weber

Le chef du Conseil de souveraineté soudanais, Abdel Fattah al-Burhan, a déclaré ce mercredi que la stabilité du Soudan repose sur la création d’une armée nationale unifiée, à travers la réforme du système sécuritaire.

C’est ce qui ressort d’une réunion, tenue à Khartoum, entre al-Burhan et l’envoyée de l’Union européenne dans la Corne de l’Afrique, Annette Weber, selon un communiqué du Conseil de souveraineté soudanaise.

D’après le communiqué, al-Burhan a affirmé “l’engagement de l’institution militaire envers le processus politique”, soulignant la nécessité d’achever le processus de consensus politique et national, et l’importance du fait de parvenir à la stabilité pour le Soudan “dans le cadre du système de stabilité régionale”.

Le 5 avril dernier, les parties au processus politique au Soudan ont annoncé le report de la signature d’un accord final entre les parties pour une durée indéterminée, dans la mesure où les pourparlers entre les parties militaires se poursuivent.

La signature de l’accord politique définitif a été reportée pour la deuxième fois, alors qu’elle était prévue pour le 6 avril. Ces reports s’expliquent principalement par les différends entre l’armée et les forces de soutien rapide soudanaises.

Abdel Fattah al-Burhan a souligné le souci du Conseil “de résoudre totalement les problèmes en suspens par la négociation et de son ouverture à toutes les initiatives qui contribueraient à la stabilité du Soudan”.

Selon le chef du Conseil de souveraineté, “la stabilité du Soudan repose sur la création d’une armée nationale unifiée à travers la réforme du système sécuritaire”.

La conférence “Sécurité et réforme militaire” s’est achevée le 29 mars dernier à Khartoum. Il s’agit de la dernière conférence dans l’étape finale de l’accord politique, qui avait vu l’absence des chefs de l’armée en raison de divergences concernant l’intégration des Forces de soutien rapide dans l’armée, qui a ensuite annoncé son engagement dans le processus politique et son aspiration à mener à bien les “opérations d’intégration”.

Les Forces de soutien rapide sont une force de combat dirigée par le vice-président du Conseil de souveraineté, Mohamed Hamdan Dogolo. Elles avaient été formées pour combattre les rebelles du Darfour dans l’ouest du Soudan, avant d’assumer plus tard le rôle de protection des frontières et du maintien de l’ordre. Elles avaient été créées en 2013 en tant que force affiliée au Service de sécurité et du renseignement. Il n’existe, pour le moment, aucune estimation officielle de son effectif, mais il est certain qu’il dépasserait les dizaines de milliers d’éléments.

L’envoyée de l’Union européenne dans la Corne de l’Afrique, Annette Weber, a, de son côté, appelé “toutes les parties (soudanaises) à avancer vers un accord politique menant à un gouvernement de transition”, selon le communiqué.

Weber a fait part de son “optimisme quant à la possibilité de parvenir à un accord, tant qu’il y aura une volonté politique”.

Le 8 janvier dernier, un processus politique a été lancé au Soudan entre les signataires de l’accord-cadre du 5 décembre 2022, qui sont le Conseil de souveraineté militaire au pouvoir et les forces civiles, comme notamment le mouvement “Liberté et changement – Conseil central”, pour parvenir à un accord qui pourrait résoudre la crise politique dans le pays.

Le processus politique actuel vise à résoudre une crise qui se prolonge depuis le 25 octobre 2021, lorsque le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, a imposé des mesures exceptionnelles, et notamment la dissolution du Conseil souverain et des ministres de transition, et l’instauration d’un état d’urgence.

Anadolu Agency