Les avocats de l’opposant Ousmane Sonko, dans le cadre du procès en diffamation contre le ministre Mame Mbaye Niang dont le verdict a été rendu le 30 mars, ont accusé le procureur de vouloir rendre leur client inéligible à la présidentielle de février 2024.
Le Parquet, qui avait requis une peine de deux ans de prison dont un ferme, a interjeté appel du verdict prononcé à l’encontre du leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef).
La défense du maire de Ziguinchor (Sud) a animé une conférence de presse, jeudi, en réaction à la décision du ministère public et de la partie civile à interjeter appel suite au verdict du tribunal condamnant Sonko à une peine de 2 mois de prison avec sursis et le paiement de 200 millions francs (333 mille Dollars US) de dommages et intérêt.
“La précipitation du procureur prouve qu’il obéit à des ordres parce que ce qu’ils veulent c’est une aggravation de la peine pour que monsieur Sonko soit inéligible pour la présidentielle à venir”, a indiqué lors de la rencontre Massokhna Kane, un des 32 avocats constitués pour défendre l’opposant.
“Nous avons vite compris que la position de principe du parquet qui relève appel d’une décision qui oppose deux privés c’est pour essayer d’écarter quelqu’un de la course (à la présidentielle). Seul l’appel du parquet peut remettre en cause les dispositions pénales du jugement”, a noté Baboucar Cissé, assurant qu’une peine revue à la hausse en appel et confirmée en cassation sera fatale pour Sonko.
La partie civile, qui s’est félicitée dans un premier temps du jugement rendu, a finalement interjeté appel elle aussi. “Le concerné Mame Mbaye Niang a jubilé à l’annonce du verdict”, a rappelé Baboucar Cissé.
En conférence de presse le lendemain du verdict il (Niang) a indiqué : ‘’Ousmane Sonko n’a pas encore échappé à l’inéligibilité’’. Donc la réponse à la question de savoir ce qu’il cherche est clair. C’est pour que Sonko ne participe pas à l’élection présidentielle de 2024”, a-t-il enchainé, notant que la justice ne doit pas être utilisée pour écarter des candidats.
Ce procès qui a cristallisé les attentions a finalement été vidé le 30 mars en l’absence d’Ousmane Sonko disposant d’une incapacité temporaire de travail d’une dizaine de jours. Ses avocats qui avaient plaidé le renvoi ont quitté la salle d’audience après refus du président du tribunal d’accéder à leur demande.
Mame Mbaye Niang, actuel ministre du Tourisme et des loisirs reproche à l’opposant Sonko d’avoir affirmé détenir un rapport de l’inspection générale des finances (IGF) l’ayant épinglé sur une affaire de 29 milliards francs (48 millions de dollars) dans le cadre de la gestion du programme des domaines agricoles communautaires (Prodac).
Arrivé 3ème à la présidentielle de 2019 avec 15% des voix, le leader des Pastef avait affirmé que ce procès ne visait qu’à l’écarter de la présidentielle de 2024.
Anadolu Agency