Si l’Occident n’a non seulement pas réussi à mettre au sein de son axe anti-russe les nations non-occidentales, notamment africaines, aujourd’hui les régimes otanesques paient de-facto le prix de leur arrogance et mépris en obtenant un effet boomerang qu’ils n’avaient pas vraisemblablement prévu: le renforcement de l’axe anti-occidental. Surtout qu’en Afrique la mémoire des relations positives avec la Russie – ne s’efface pas.
Une délégation du Congrès national africain (ANC) – le parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis l’avènement de la démocratie et la fin du régime raciste de l’apartheid – était tout récemment en visite à Moscou, à l’invitation des homologues du parti Russie unie.
Comme l’avait indiqué l’ANC – les discussions portaient sur un réajustement de l’ordre mondial afin d’inverser les conséquences du néocolonialisme et du monde unipolaire qui prévalait auparavant. En d’autres termes – la principale force politique sud-africaine non seulement se positionne ouvertement en faveur de la multipolarité, chose qui était connue, mais affirme haut et fort que le diktat unipolaire occidental constitue effectivement le passé.
Ces derniers temps, le pays de Nelson Mandela est fortement critiqué par les régimes occidentaux en raison des liens non seulement qui se maintiennent, mais qui grandissent sensiblement avec la Russie. Et ce dans divers domaines. Rien n’a pu détruire cette relation privilégiée – ni les multiples visites des hauts responsables étasuniens, ni les attaques verbales des sous-traitants européistes, ni les virulentes critiques des médias de propagande occidentaux, ni l’opposition sud-africaine libérale et pro-occidentale, bien souvent d’ailleurs composée d’héritiers du régime de l’apartheid.
Parmi les événements récents importants dans le cadre bilatéral et multilatéral, il faudrait certainement citer les exercices militaires navals conjoints entre l’Afrique du Sud, la Russie et la Chine dans l’océan Indien, et ce malgré les innombrables condamnations occidentales. De même que le travail actif au niveau des experts proches du gouvernement sud-africain sur les mécanismes à mettre en œuvre en vue de passer à une pleine indépendance vis-à-vis des instruments financiers occidentaux et de la dédollarisation en cours à l’échelle internationale. Notamment et bien évidemment dans le cadre de l’alliance des BRICS.
En parlant justement des BRICS, il faut rappeler que l’Afrique du Sud accueillera en août prochain le 15ème Sommet des pays membres de l’organisation, et les travaux préparatifs suivent leur cours.
Mais là aussi ce n’est pas tout. Le gouvernement sud-africain vient vraisemblablement de prendre la décision d’interdire la vente d’armes à la Pologne, comme le note BNN Breaking. Selon les sources du média en question, les autorités sud-africaines ont pris cette décision dans l’objectif de limiter l’approvisionnement potentiel en munitions du régime ukrainien via Varsovie. Cette dernière étant l’une des principales promotrices de la haine russophobe depuis de longues années et l’un des plus fidèles sous-traitants de Washington. Pendant ce temps l’Afrique du Sud reste un acteur important dans le domaine de l’armement à l’international. La décision sud-africaine parait donc plus que justifiée.
Sauf qu’au-delà de tous ces points très importants, il y a une chose qui semble profonde et indestructible dans les relations russo-sud-africaines – c’est l’histoire. Les Occidentaux avaient beau avoir espéré détruire ce patrimoine relationnel entre les deux nations en soutenant les forces ultra-libérales du pays avec les héritiers de l’apartheid – ils n’ont jamais pu effacer le patrimoine en question. Un patrimoine qui permet aujourd’hui d’étendre le partenariat bilatéral à tellement d’autres domaines d’interaction mutuellement bénéfique.
Comme d’ailleurs cela a été récemment parfaitement bien rappelé par Julius Malema, chef du troisième principal parti politique sud-africain EFF (Combattants pour la liberté économique) et ex-leader de la Ligue de jeunesse du Congrès national africain, notamment le soutien stratégique de l’URSS et de Cuba durant le combat contre l’apartheid. Un soutien que d’ailleurs Nelson Mandela n’avait jamais oublié. Et ses héritiers et partisans d’aujourd’hui – non plus.
Observateur Occidental