Au lendemain du crash d’un drone américain en mer Noire, provoqué par un avion de chasse russe, le Secrétaire d’Etat américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré à son homologue russe, mercredi, que les Etats-Unis “continueront à voler là où le droit international le permet”.
“Les grandes puissances ont tout intérêt à être des modèles de transparence et de communication”, a déclaré Austin à la presse, après s’être entretenu avec le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, à propos de l’incident survenu mardi.
“La Russie se doit de faire preuve de sécurité et de professionnalisme dans l’exploitation de ses appareils militaires”, a-t-il ajouté.
L’incident s’est produit lorsque, au mépris des règles de sécurité et du professionnalisme, deux chasseurs russes SU-27 ont intercepté un MQ-9 Reaper américain, en déversant notamment du carburant sur le drone et en volant devant lui “de manière imprudente, sans tenir compte de l’environnement et sans faire preuve de professionnalisme”, selon le Commandement des forces des États-Unis en Europe (EUCOM).
Le drone effectuait une mission de reconnaissance lorsque, vers 7h03 CET (6h03 GMT), l’un des SU-27 a heurté l’hélice du MQ-9 Reaper, ce qui a incité les opérateurs du drone à le faire s’écraser dans les eaux internationales.
Le chef d’état-major des armées, Mark Milley, s’est fait l’écho des propos d’Austin en affirmant que Washington “ne cherche pas le conflit armé avec la Russie”, soulignant la nécessité d’enquêter sur l’incident “et de progresser en conséquence”.
“Mais nous continuerons à exercer nos droits dans l’espace aérien international”, a-t-il déclaré aux côtés d’Austin, précisant qu’un entretien téléphonique était prévu avec le chef d’état-major général russe, le général Valery Gerasimov.
Milley a déclaré que les États-Unis savaient que l’interception du drone américain était intentionnelle, mais qu’ils n’avaient pas officiellement déterminé si l’avion de chasse russe SU-27 avait délibérément percuté le MQ-9 Reaper.
“Nous savons que le comportement agressif était intentionnel. Nous savons également qu’il n’était pas professionnel et qu’il n’était pas prudent. Le contact réel de l’avion de chasse russe avec notre drone, le contact matériel entre les deux, n’est pas encore certain. Cela reste à vérifier”, a-t-il déclaré.
La Russie a nié que son avion soit entré en collision avec le drone américain, mais Milley a déclaré que les États-Unis disposaient de “preuves incontestables de ce contact”.
Les États-Unis s’efforcent actuellement de déclassifier les preuves visuelles de l’incident, y compris les vidéos et les images fixes. Selon Austin, l’administration Biden “travaillera aussi vite que possible pour analyser les vidéos, et nous vous ferons savoir quand nous aurons quelque chose en termes de vidéo ou d’images fixes” qui pourra être rendu public.
S’agissant de la guerre en Ukraine, Mark Milley a indiqué qu’une réunion des soutiens internationaux de Kiev avait débouché sur des engagements à fournir des armements supplémentaires, notamment la promesse de la Suède d’envoyer 10 chars Leopard et des éléments de défense antiaérienne. La Norvège s’est engagée à fournir à Kiev deux systèmes de défense antiaérienne NASAMS.
“L’Ukraine a été approvisionnée par plus de 40 pays. Pendant ce temps, la Russie a dû dépendre de l’Iran et de la Corée du Nord et a dû utiliser des équipements datant de la Seconde Guerre mondiale. La Russie est donc à court de capacités et à court d’amis”, a déclaré le Secrétaire d’État américain à la Défense.
Cela fait un an que le président russe Vladimir “Poutine a la preuve que les États-Unis et le Groupe de contact soutiendront durablement le droit de l’Ukraine à se défendre. Mais Poutine continue d’espérer qu’il peut user les forces de l’Ukraine et gagner du temps. Nous ne pouvons donc pas relâcher nos efforts. Et nous ne le ferons pas”, a-t-il ajouté.
Anadolu Agency