Le Soudan a récemment exprimé son désir de renforcer ses liens avec l’ennemi juré des États-Unis, la Russie. Selon un rapport, le Soudan et la Russie réfléchissent aux moyens de passer aux monnaies nationales dans les règlements mutuels. L’ambassadeur soudanais en Russie, Hassan Mohammed, a confirmé que les banques centrales des deux pays discutaient déjà de cette possibilité.
Hassan a également révélé que la Russie avait proposé d’utiliser un système de transactions financières permettant l’utilisation des monnaies nationales. Les banques centrales des deux pays discutent de la question et espèrent voir le résultat dans un avenir proche.
Depuis que les sanctions occidentales ont été imposées à la Russie, le pays s’est progressivement éloigné du dollar américain et de l’euro dans son commerce extérieur, élargissant son cercle de partenaires commerciaux avec lesquels les règlements peuvent être effectués dans les monnaies nationales.
Khartoum a également exprimé son intérêt pour une coopération accrue avec les entreprises russes dans le domaine de la prospection et de l’exploitation minières. Un certain nombre de sociétés russes d’exploration et d’exploitation minière opèrent déjà au Soudan, et le pays africain espère attirer davantage d’investissements russes dans ce secteur, plusieurs accords étant déjà en cours de discussion.
Il s’agit d’un développement important entre les deux pays, qui fait suite à la visite du ministre russe des affaires étrangères, M. Lavrov, au Soudan le mois dernier, dans un contexte d’intensification de la concurrence géopolitique entre la Russie et les États-Unis.
Bien qu’ils aient rompu leurs liens avec le Soudan lors de leur prise de pouvoir militaire, les États-Unis ont tenté de courtiser à nouveau le Soudan afin de limiter l’influence croissante de la Russie. Toutefois, ces efforts semblent avoir été vains.
L’Iran prêt à abandonner le dollar dans ses échanges avec l’Afrique
L’Iran entretient des relations hostiles avec les États-Unis et est lourdement sanctionné par l’hégémon occidental. Après le retrait de la France de la région du Sahel, l’Iran a essayé d’entrer dans la région pour combler le vide. Alors que l’Iran cherche à approfondir ses liens avec les pays africains, il a suggéré la création d’une banque commune avec les États africains afin de promouvoir la coopération et le commerce dans les monnaies locales.
Le vice-président iranien chargé des affaires économiques, Mohsen Rezaei, a récemment déclaré que Téhéran pourrait stimuler de nombreuses industries de pointe en Afrique de l’Ouest, et que la création d’une banque commune avec des règlements en monnaie locale faciliterait les échanges.
M. Rezaei a également expliqué qu’avec la création de la banque commune, il deviendrait possible de mener des transactions commerciales entre les pays sans devoir utiliser des dollars et des euros, et que toutes les parties n’en tireraient que des avantages. Les échanges non pétroliers entre l’Iran et l’Afrique n’ont cessé de croître.
Selon un rapport, les échanges entre l’Iran et l’Afrique ont atteint 1,250 milliard de dollars l’année dernière, avec une croissance de 100%, et ce chiffre devrait atteindre 1,7 milliard de dollars d’ici mars 2023, compte tenu des échanges commerciaux actuels avec le continent africain.
Ainsi, si l’Iran et les pays africains abandonnent le dollar américain pour mener leurs échanges commerciaux, cela porterait un coup considérable à la domination du dollar américain et aiderait énormément les pays africains et leurs économies en les débarrassant de leur dépendance à l’égard du dollar américain, en particulier lorsque de nombreux pays africains sont confrontés au problème de la pénurie de dollars.
Les entreprises africaines, petites et grandes, ont du mal à obtenir des devises fortes pour faciliter les transactions essentielles avec l’étranger, telles que les importations de matières premières, etc. En outre, le taux de change officiel pour l’achat d’un dollar dans de nombreux pays africains est exorbitant.
Par exemple, en mai de l’année dernière, le taux de change officiel pour l’achat d’un dollar au Nigeria était de 1 $ = N414. Cependant, comme le taux officiel est rarement accessible à ceux qui ont besoin de dollars, ils doivent recourir au taux du marché noir qui peut aller jusqu’à 1 dollar = 610 nairas.
En outre, il convient de noter que la plupart des pays africains dépendent des importations, ce qui rend leurs économies très vulnérables à un dollar fort. De nombreuses nations africaines qui dépendent des importations de denrées alimentaires sont actuellement confrontées à une combinaison destructrice de taux d’intérêt élevés, d’une flambée du dollar et de prix élevés des matières premières, ce qui a érodé leur capacité à payer des biens dont le prix est généralement fixé en dollars.
En outre, la diminution des réserves de devises étrangères a encore limité l’accès aux dollars. Par conséquent, de nombreux pays africains ont pris des mesures de dédollarisation ces derniers temps. Comme nous l’avons déjà expliqué à nos lecteurs, l’Égypte et le Zimbabwe se sont efforcés de réduire progressivement leur dépendance à l’égard du dollar.
En outre, la Communauté de l’Afrique de l’Est prévoit d’établir une monnaie régionale unifiée dans les années à venir. Une telle initiative donnerait l’élan nécessaire aux nations africaines pour devenir des acteurs indépendants dans le système mondial, plutôt que de dépendre de l’Occident.
Ces récents développements en Afrique suggèrent que le continent se dirige maintenant vers une dédollarisation complète à un rythme plus rapide que jamais. Avec les bonnes intentions et une planification concrète, l’Afrique peut bientôt établir un avenir économique plus indépendant.
Reseau International