Le ministère malien de la Réconciliation nationale, de la Paix et la Cohésion Nationale, chargé de l’Accord pour la Paix, a suspendu les indemnités des représentants des groupes armés siégeant au sein du Comité de suivi de l’accord de paix de 2015 (CSA) octroyées par le décret présidentiel en 2016.
« Cette décision fait suite à la suspension de participation des membres des groupes armés au sein du mécanisme de suivi de la mise en œuvre de l’accord pour la paix » a déclaré à Anadolu, une source au ministère de la Réconciliation nationale.
La même source précise que les représentants de ces mouvements au Comité de suivi de l’accord n’ont pas touché leurs indemnités depuis décembre 2022.
Et d’ajouter : « la décision de suspension concerne notamment les commissions du Désarmement – Démobilisation – Réinsertion (DDR), la Commission d’Intégration et le Comité de Suivi de l’Accord. Et le montant accordé par décret présidentiel depuis décembre 2016 s’élèvent à plus d’un million de franc cfa par mois soit plus 1600 dollars ».
« Cette suspension des indemnités accordées aux mouvements est un non-événement du moment où la Coordination des mouvements de l’Azawad avait décidé de suspendre sa participation dans tous les mécanismes du Comité de Suivi de l’Accord », a déclaré à Anadolu Attaye Ag Mohamed Chef de la délégation de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) au sein du Comité de suivi de l’accord.
En revanche, le Cadre stratégique pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) composé de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et de la Plateforme du 14 juin 2014 d’Alger a demandé à l’Algérie de consentir ses efforts pour la mobilisation et l’accompagnement de la communauté internationale afin de transcender les difficultés liées à la mise en œuvre, au Mali, de l’accord pour la paix issu du processus d’Alger.
Cette demande a été formellement exprimée à l’occasion d’un déplacement à Alger d’une délégation des Mouvements signataires de l’accord pour la paix (CMA-Plateforme) regroupés au sein du CSP-PSD, conduite par son Président Algabass Ag Intalla du 20 février au 3 mars 2023.
Pour sa part, le gouvernement du Mali a adressé la semaine dernière une correspondance de mise en garde aux groupes armés et à la Médiation internationale.
La correspondance adressée à Ramtane Lamamra, Chef de file de la médiation algérienne, déplore plusieurs cas de violation de l’accord pour la paix par les mouvements signataires dont la Coordination de Mouvements de l’Azawad (CMA).
Parmi ces violations, le document note « l’installation d’états-majors par certains mouvements dans le Gourma en 2020-2021, la réouverture des postes de sécurité dans les zones de Kidal, Gao, Ménaka et Tombouctou, la délivrance illégale d’autorisation de déplacement sur les sites d’orpaillage, le refus de recevoir les médecins en charge de lutte contre la Covid-19, les actions entravant le fonctionnement optimal des bataillons des forces armées reconstituées, l’occupation d’Annefis ou encore l’opérationnalisation d’un tribunal islamique à Kidal.
Le Gouvernement a également pointé une collusion, de plus en plus manifeste, des mouvements armés signataires de l’accord pour la paix avec les groupes terroristes