La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a maintenu les sanctions contre le Burkina Faso, le Mali et la Guinée, des pays dirigés par des militaires suite à des coups d’Etat, et a décidé de l’interdiction de voyager des membres du gouvernement de ces pays, selon le communiqué final de la Conférence des chefs d’Etat de la Communauté tenue samedi, en marge de la 36ème session ordinaire de l’Union africaine à Addis-Abeba.
Ce sommet de la CEDEAO, tenu sous la présidence d’Umaro Sissoco Embalo, a été convoqué pour examiner les progrès réalisés dans les processus de transition au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, et d’autres dossiers de la communauté, selon le communiqué final consulté par Anadolu.
“La conférence des chefs d’Etat décide de maintenir les sanctions existants à l’encontre des trois pays et d’imposer une interdiction de voyager aux membres du gouvernement et autres hauts fonctionnaires des trois pays”, lit-on dans le communiqué.
Le communiqué a souligné que les chefs d’Etat de la communauté “réitèrent la nécessité d’ouvrir l’espace politique à tous les acteurs des trois pays et d’assurer un dialogue politique inclusif”.
En outre, la Conférence des chefs d’Etat dit avoir pris note des rapports présentés sur la mise en œuvre des feuilles de route de transition au Burkina Faso, en Guinée et au Mali. Elle a noté également avec “préoccupation les graves” défis sécuritaires et humanitaires dans les trois pays en particulier au Burkina Faso et au Mali.
S’agissant du Burkina Faso, la Conférence a souligné qu’elle a pris note du rapport présenté par le médiateur et salue la signature d’un protocole d’accord entre le Burkina Faso et la CEDEAO sur la mise en place d’un mécanisme de suivi et d’évaluation du calendrier de transition de 24 mois dans le pays.
Pour le cas de la Guinée, la Conférence des chefs d’Etat a attiré l’attention sur le chronogramme consolidé de transition de 24 mois couvrant les dix domaines prioritaires élaborés conjointement avec la CEDEAO à l’intention des autorités de la transition. Elle a invité les autorités guinéennes à respecter l’esprit de l’accord signé le 21 octobre 2022.
Concernant le Mali, la Conférence des chefs d’Etat a pris note du contenu du rapport sur le processus de transition et de la mise en place d’un mécanisme conjoint de suivi et d’évaluation du chronogramme de transition comprenant le gouvernement, la CEDEAO, l’Union africaine, l’ONU et le médiateur. La Conférence a donné instruction au président de la commission de la CEDEAO de continuer à soutenir un processus inclusif de transition.
Le Burkina Faso, le Mali et la Guinée-Conakry sont dirigés par des régimes militaires suite à des coups d’Etat. Contrairement à la Guinée, le Burkina Faso et le Mali sont confrontés à une crise sécuritaire marquée par des attaques terroristes.
En matière de lutte contre le terrorisme, la Conférence des chefs d’Etats dit avoir noté des avancées dans les préparatifs de la mise en place d’une force régionale de lutte contre le terrorisme et de rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Elle a instruit le président de la commission de la CEDEAO d’engager le dialogue avec les Etats membres en vue d’un accord sur les modalités de mobilisation d’un milliard de dollars représentant le montant des contributions obligatoires aux efforts de lutte contre le terrorisme dans le plan d’action 2020-2024.