Le Rwanda accuse l’armée de la RDC d’avoir attaqué un de ses postes frontière dans la zone neutre

Illustration : des soldats congolais

Les forces rwandaises ont eu un échange de tirs avec les éléments de l’armée de la République démocratique du Congo à un poste frontière. Un incident survenu alors que les deux pays continuent d’entretenir une vive tension.

Dans un communiqué mercredi cité par Al Jazeera, Kigali a indiqué que 12 à 14 soldats congolais sont entrés dans la zone neutre près du quartier ouest de la Rusizi et ont ouvert le feu sur un poste frontière rwandais, dans « un acte de provocation ». « Nos forces de sécurité ont réagi et les soldats [congolais] se sont retirés », indique le communiqué. « Il n’y a pas eu de victimes du côté rwandais et la situation est calme. »

De l’autre côté, la RDC estime que cette version des faits relatés par le Rwanda était inexacte et a indiqué que ses forces ne sont pas entrées dans la zone neutre. Kinshasa a déclaré que les éléments de son armée ont plutôt eu un affrontement avec un groupe de « bandits » près de la frontière à Bukavu.

« En aucun cas [l’armée] n’a traversé la zone neutre, et encore moins ouvert le feu en direction du Rwanda », a déclaré Theo Ngwabidje Kasi, gouverneur de la province du Sud-Kivu, dans un communiqué. Il a déclaré que les accusations étaient « un mensonge » et a décrit l’incident comme une « altercation » impliquant un échange de tirs entre les forces de sécurité congolaises et des « bandits », qui ont fait un mort et un blessé.

« La tendance du Rwanda à vouloir se présenter comme une victime et à attiser les tensions en portant de fausses accusations révèle sans aucun doute son intention d’attaquer la province du Sud-Kivu, comme c’est actuellement le cas dans la guerre d’agression qu’il mène au Nord-Kivu », a-t-il ajouté.

L’incident se produit dans un contexte de tensions existantes entre la RDC et son petit voisin au sujet d’une offensive dans la province orientale congolaise du Nord-Kivu. Le mois dernier, le Rwanda a accusé un avion de chasse congolais d’avoir violé son espace aérien près de Goma, une ville à la frontière du Nord-Kivu. L’avion a essuyé des tirs mais a pu atterrir en toute sécurité à Goma. Kinshasa a décrit l’attaque contre son avion comme « un acte d’agression délibéré qui équivaut à un acte de guerre » dans le but de saboter les efforts de paix régionaux.

Actu Cameroun