BGFIBank RDC, Trésor ivoirien, FSA : la certification ISO 9001 fait florès dans la finance africaine

Critère d’évaluation international, les normes ISO certifient la qualité des services et du management d’une société. Un indice exigeant, qui permet de renvoyer une image de compétence et de bonnes pratiques auprès de ses salariés comme de ses clients. Longtemps l’apanage des sociétés occidentales ou asiatiques, la norme ISO 9001 rencontre un succès croissant en Afrique, singulièrement dans le secteur bancaire et financier du continent. Ces dernières années, le Trésor ivoirien, le Fonds de Solidarité Africain (FSA) ou encore la BGFIBank RDC se sont vu décerner le précieux label.

ISO : trois lettres, généralement suivies d’un numéro à quatre ou cinq chiffres, parfois accolés de l’année de révision. Trois lettres qui, pour les organisations – entreprises, mais aussi services publics ou organisations non gouvernementales – du monde entier, représentent souvent un graal, une preuve de sérieux, de compétence et de respectabilité, un sésame ouvrant, en quelque sorte, la porte des « grands ». ISO 14001 (performance environnementale), ISO/IEC 27001 (cybersécurité), ISO 45000 (santé et sécurité au travail), ISO 13485 (dispositifs médicaux), ISO 26000 (responsabilité sociétale) : sous ces acronymes se cachent certaines des normes les plus connues et convoitées au monde, toutes concoctées et régulièrement remises à jour par la très officielle Organisation internationale de normalisation (l’ISO).

ISO 9001, signe d’excellence en management de la qualité

Parmi ces normes mondialement célèbres figure en bonne place l’ISO 9001. Publiée pour la première fois en 1987 et révisée à intervalles réguliers depuis, cette norme définit les exigences pour la mise en place, dans un organisme donné, d’un système de management de la qualité. La certification ISO 9001 apporte des garanties en termes de qualité organisationnelle, en démontrant qu’un système d’amélioration continue a été mis sur pied dans l’entreprise. Permettant à l’entreprise de prévoir et réduire les éventuels dysfonctionnements internes, la norme repose sur un certain nombre de principes, parmi lesquels une forte orientation client, la motivation et l’engagement de la direction, l’approche processus et l’amélioration continue. Autrement dit, être certifié ISO 9001, c’est se donner l’assurance que les clients obtiennent des produits et services uniformes et de bonne qualité, tout en augmentant ses retombées commerciales.

Mais décrocher la norme ISO 9001 n’a rien d’une formalité. Conduit par une tierce partie appelée organisme de certification, le processus de certification peut en effet s’étaler sur une période allant de six à douze mois. Plusieurs étapes sont nécessaires, menant progressivement jusqu’à l’audit final qui accorde officiellement la norme à l’entité certifiée. Une fois obtenue, la certification est valable trois ans, au terme desquels un audit de renouvellement doit être conduit pour continuer de se prévaloir de l’ISO 9001. Actuellement, c’est la version révisée en 2015 qui est en vigueur (ISO 9001:2015). Enfin, plus d’un million d’entreprises et d’organismes, répartis dans 170 pays dans le monde, possèdent aujourd’hui la certification ISO 9001, qui demeure à ce titre l’une des plus connues et répandues.

BGFIBank RDC, Trésor ivoirien, FSA : la finance africaine rehausse ses standards

Longtemps l’apanage des seules sociétés occidentales, la fameuse norme se fraie désormais un chemin en Afrique, où elle séduit particulièrement les acteurs de la banque et de la finance. Ainsi de BGFIBank RDC, la filiale congolaise du groupe éponyme originaire du Gabon. La certification ISO 9001 a été remise en janvier aux dirigeants de la banque, consacrant l’ambition de BGFIBank RDC de s’imposer comme « la banque de référence des Congolais ». Inscrite dans le projet d’entreprise « Dynamique 2025 », l’obtention de la norme vaut reconnaissance de l’efficacité du système de management de qualité de BGFIBank RDC et vient, selon un communiqué de l’établissement, « couronner un travail durant lequel l’ensemble des collaborateurs s’est mobilisé autour d’un objectif commun : démontrer notre excellence et notre engagement à fournir des prestations de haute qualité afin de garantir la satisfaction de notre clientèle ».

Déjà certifiée AML (Anti-money laundering) 30000, BGFIBank RDC « est désormais la première et unique institution bancaire de la RDC, certifiée ISO-9001 version 2015 », se félicite encore la banque congolaise, selon laquelle « ce certificat est la reconnaissance de la maturité et de l’efficience de son système qualité. Il illustre sa volonté d’évoluer dans une démarche de progrès et de mieux répondre aux attentes de ses clients ».

La norme ISO 9001 a également été remise au Trésor de Côte d’Ivoire, première administration publique d’Afrique de l’Ouest à recevoir le précieux label en 2019 : mais « le plus important n’est pas d’obtenir le certificat, mais plutôt de la mériter chaque jour et de le renouveler, le moment venu, à travers la qualité des prestations offertes à nos usagers/clients », a déclaré, modeste, le directeur général du Trésor ivoirien lors de la cérémonie de renouvellement organisée fin 2021.

Enfin, le Fonds de Solidarité Africain (FSA), un organisme financier panafricain qui rassemble quatorze États membres du continent (Côte d’Ivoire, Sénégal, Gabon, Burundi, Bénin, Guinée Bissau, etc.), peut lui aussi s’enorgueillir de la précieuse certification. Destiné à lutter contre la pauvreté en proposant aux entreprises la garantie des prêts bancaires ou la couverture de leurs opérations d’import-export, le FSA, dont le siège est à Niamey (Niger), a été certifié ISO 9001:2015 en mars 2021, à la suite d’un audit mené par le bureau Veritas. Une preuve supplémentaire que les plus hauts standards internationaux ne sont plus l’apanage des seules multinationales occidentales ou asiatiques et que les entreprises africaines ont, elles aussi, bien l’intention de prendre toute leur place dans la mondialisation.