Plusieurs centaines de manifestants sont descendus, vendredi, dans les rues de Ouagadougou pour exiger le départ de l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade et le démantèlement de la force militaire française « Sabre » (le contingent des forces spéciales françaises, ndlr) basée dans la périphérie nord de la capitale burkinabè, a constaté le correspondant d’Andalou (AA).
Ces manifestants, qui ont répondu à l’appel du collectif des leaders panafricains (CLP) regroupant plusieurs organisations de la société civile burkinabè, disent réclamer le départ du diplomate français et de l’armée française au Burkina Faso.
En effet, depuis le 20 décembre dernier, le Burkina Faso affirme « ne plus avoir confiance en l’ambassadeur de France Luc Hallade » et réclame aux autorités françaises, son remplacement.
Le 10 janvier courant, la secrétaire d’État de la France, Chrysoula Zacharopoulou, a déclaré, lors d’un point de presse à Ouagadougou, que « nous avons convenu de traiter (ce) sujet en bonne entente, dans le cadre diplomatique ».
À travers cette mobilisation « Nous voulons dire à la face du monde que le peuple burkinabè est résolument engagé dans la reconquête de son indépendance économique, politique et culturelle », a déclaré Moumini Boly, membre du secrétariat général du CLP.
« Nous réclamons le départ de la France et de son armée au Burkina Faso. Nous voulons juste être indépendant et aller vers d’autres partenaires », a affirmé à AA Issouf Compaoré, l’un des manifestants hostiles à la présence française au Burkina Faso.
Kadi Touré, une jeune manifestante a souligné à AA : « Nous sommes sortis soutenir le président de la transition (le capitaine Ibrahim Traoré) qui commence à tenir tête à la France ».
Depuis le coup d’Etat du 30 septembre 2022, le deuxième en huit mois au Burkina Faso, les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France, déjà affectées par la montée d’un sentiment anti-français en Afrique, semblent se dégrader davantage avec l’avènement de plusieurs « incidents ».
Les emprises diplomatiques de la France avaient été prises pour cible par les manifestants hostiles à la France lors du coup d’Etat de septembre dernier.
Le 03 décembre 2022, le gouvernement burkinabè a décidé, la suspension jusqu’à nouvel ordre, de la diffusion des programmes de Radio France Internationale (RFI) sur toute l’étendue du territoire national à cause « des manquements » constatés dans le travail du média français, selon un communiqué officiel.
Quelques jours plus tard, deux citoyens français avaient été interpellés pour activités d’espionnage des forces de défense et de sécurité et expulsés du territoire burkinabè dans la nuit du 17 au 18 décembre 2022.