Les frontières terrestres entre le Soudan et la Centrafrique seront désormais fermées, a-t-on appris de sources concordantes, mercredi.
C’est « en commun accord avec les autorités soudanaises » que la frontière terrestre entre le Soudan et la Centrafrique a été fermée, a indiqué, mercredi, à l’Agence Anadolu, le général de corps d’armée Zephirin Mamadou, chef d’état-major des armées centrafricaines.
Les autorités centrafricaines n’ont pas donné plus de détails sur cette décision.
Toutefois, selon un article publié le mardi 3 janvier par le quotidien gouvernemental soudanais, “Sudan Tribune”, le Soudan « a fermé sa frontière avec la République centrafricaine (RCA) pour empêcher toute ingérence dans ses affaires intérieures » par des groupes armés.
Selon ce journal, cette annoncé a été faite par le vice-président du Conseil de souveraineté transitoire, le général Mohamed Hamdan Daglo, lors de sa visite à Belail, une localité située au Darfour du Sud près de la frontière avec la République centrafricaine.
Le général Mohamed Hamdan Daglo a indiqué que cette mesure de sécurité a été prise pour « prévenir l’incitation à la rébellion et maintenir des relations de bon voisinage », a rapporté le journal soudanais “Al-Arabiya”.
Le vice-président du Conseil de souveraineté transitoire a évoqué également, dans sa déclaration, que des forces rebelles de la RCA « prévoyaient un changement de pouvoir en République centrafricaine (…) Nous ouvrirons des postes militaires pour contrôler la frontière du Soudan avec le pays voisin ».
Dans un communiqué publié le dimanche 1er janvier, la coalition “Siriri”, un nouveau mouvement rebelle centrafricain, a annoncé que ses forces « se mobilisent sereinement pour Bangui », la capitale centrafricaine.
« Après Vakaga, Bamingui-Bagoran, Haute-Kotto, Ouaka, Mbomou, Basse-Kotto, l’objectif affiché de la Coalition Siriri est d’atteindre Bangui », a relevé dans ce communiqué, le général Gervil Dieubéni, coordinateur des opérations de la coalition Siriri, ajoutant que « ce n’est qu’un problème de jours » pour que Bangui tombe entre les mains des rebelles.
Cette coalition des mouvements rebelles a, par ailleurs, annoncé que « le départ sans condition du pouvoir de Touadera, enclenchera immédiatement la mise en place d’un gouvernement d’union nationale qui aura pour mission d’organiser la transition politique » en RCA.
Dans son message de vœux à la nation le 31 décembre dernier, le président centrafricain Touadera a dénoncé « des complots de déstabilisation » orchestrés par des groupes armés et l’opposition centrafricaine.
Le président Touadera a rassuré ses compatriotes que « les forces de défense et de sécurité sont déterminées à contrer toutes les velléités de déstabilisation des institutions démocratiques, comme elles l’ont d’ailleurs démontré en décembre 2020 et janvier 2021 ».
Pour rappel, une coalition de groupes armés (Coalition des patriotes pour le changement) a cherché à renverser en janvier 2021, le président Faustin-Archange Touadera réélu en décembre 2020 pour un second mandat.
La Coalition des patriotes pour le changement (CPC) qui avait juré de « marcher sur Bangui », avait tenté une attaque coordonnée le 13 janvier 2021 à Bangui.
Ces rebelles s’étaient heurtés à des forces bien supérieures en nombre et lourdement équipées, telles que les Casques bleus de la force de maintien de la paix de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), mais aussi des centaines de militaires rwandais et paramilitaires russes.
Ce coup d’Etat manqué du 13 janvier 2021 a fait de nombreux morts et blessés aussi bien parmi les civils que parmi les militaires et les rebelles, selon le gouvernement centrafricain et des ONG.
Anadolu Agency