À quelques heures des élections au sein de l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC), nombreux sont les praticiens de la diaspora qui observent, avec inquiétude, le comportement très distancé des candidats vis-à-vis d’eux. Comme si leurs voix ne comptent plus désormais. On semble bien loin de la puissante reconnaissance de l’ex-président, le Dr Guy Sandjon, pour qui les médecins camerounais de l’étranger étaient « la crème », « le cheval de Troie » dans la confrontation globale pour l’acquisition du savoir et de la technologie de pointe. Durant ses mandats à la tête de l’Ordre, le Dr Guy Sandjon a grandement ouvert les portes de l’ONMC à la diaspora médicale, en lui permettant de s’inscrire sans difficultés à l’Ordre; permettant au passage d’augmenter le ratio de médecins par habitant au Cameroun.
La métaphore de la « jarre trouée » du Roi Ghézo, ancien du Dahomey – actuel Bénin, affirme que: «Si tous les enfants du pays venaient, par leurs mains assemblées, boucher les trous de la jarre percée, le pays sera sauvé »
Dans sa politique d’accroissement de la représentativité de l’ordre, le Dr. Guy Sandjon, contre vents et marées, avait aussi installé des représentations de l’ONMC à l’extérieur du pays; facilitant l’intégration des médecins de l’étranger aux développements de l’Ordre. Ces représentations ne sont, malheureusement à ce jour, ni encadrées, ni réglementées au sein de l’ONMC. Malgré la connexion des différents bureaux aux ambassades du Cameroun dans leurs pays respectifs, ceux-ci n’ont, visiblement, aucune légitimité pour que le réseau diplomatique camerounais leurs ouvre des centres de votes pour les élections à l’ONMC. Pour faire entendre sa voix, le médecin camerounais de l’étranger doit donc impérativement se rendre au Cameroun pour voter ; ou devrait délivrer une procuration(aux modalités inconnues) à une tiers personne au pays pour le faire à sa place.
Un gâchis
De par leurs hautes compétences, mondialement connues, les praticiens de la diaspora camerounaise représentent un atout stratégique pour le développement du système de santé au Cameroun. Ils sont un atout majeur dans la mise à niveau des compétences, l’enseignement, la maintenant des équipements, la recherche et bien d’autres. Ces médecins de l’étranger sont très actifs dans la formation continue des médecins du pays ; ils sont également au centre des convoitises des pays africains et occidentaux.
Très peu de candidats, parmi ceux en vue, ont porté un réel intérêt de rassembleur des causes et combats engagés par l’ONMC depuis quelques décennies, et notamment depuis le Dr Daniel Muna qui transmis ensuite le flambeau au Dr Guy Sandjon, qui lui a reconnu les valeurs de la diaspora médicale camerounaise. Aujourd’hui, cette diaspora est considérée comme un maillon clé du réhaussement du système de santé Camerounais. Pourtant, cette même diaspora est écartée des prises de décision.
Le départ du Dr. Guy Sandjon de la tête de l’ONMC veut-il aussi dire la disparition des représentations de l’ONMC à l’étranger ?
Fait par
Appolain Siewe