Le Cadre stratégique pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) composé de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), de la Plateforme du 14 juin 2014 d’Alger et de la Coordination des Mouvements de l’Inclusivité (CMI) a décidé, jeudi, de suspendre sa “participation au mécanisme de suivi de l’Accord de paix intermalien, jusqu’à la tenue d’une réunion avec la médiation internationale dans un terrain neutre”.
Le CSP-PSD signataire de l’Accord de Principe de Rome du 2 février 2022, réunis du 20 au 21 décembre à Djounhan dans la région de Kidal déplore dans un communiqué “l’absence de volonté politique des autorités à appliquer l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger signé en 2015 “.
A ce manque de volonté s’ajoute l’inertie des autorités de la transition face aux défis sécuritaires ayant occasionnés des centaines de morts et des déplacés dans les régions de Ménaka, Gao et Tombouctou, regrette la même source.
« L’ensemble des Mouvements membres du CSP-PSD ont décidé à l’unanimité de la suspension de leur participation au sein des mécanismes de suivi et de mise en œuvre de l’Accord jusqu’à la tenue d’une réunion avec la Médiation Internationale en terrain neutre, afin de statuer sur l’avenir de cet accord », précise le CSP-PSD.
La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) avait adressé le 10 décembre courant une correspondance au chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, sollicitant l’Algérie et les autres médiateurs internationaux engagés pour l’application de l’accord d’Alger de 2015 pour la paix au Mali, à organiser une « réunion d’urgence » dans un « lieu neutre ». La CMA a justifié sa demande par « le besoin d’un examen décisif de la viabilité de l’accord signé en 2015».
Statuant sur cette demande, la Médiation internationale a estimé que le Comité de suivi de l’Accord constitue « un cadre idoine permettant de procéder aux évaluations requises et de convenir des actions concrètes à entreprendre pour faire avancer la mise en œuvre de l’accord que le comité de suivi de l’accord devrait être le seul cadre de discussions de l’accord ».
La CMA est composée de plusieurs mouvements indépendantistes qui revendiquent depuis 2012 une meilleure intégration politique et économique des régions du nord du Mali, et ont engagé des offensives contre le pouvoir central, allant jusqu’à occuper certaines régions et villes principales du Nord.
Grâce à la médiation engagée par certains pays et organisations internationales, avec l’Algérie comme chef de file, un Accord pour la paix et la réconciliation a été signé entre les principaux mouvements armés et le gouvernement malien le 15 mai et 20 juin 2015 à Bamako.
Anadolu Agency