Corruption : le groupe américain Honeywell a versé des pots de vin en Algérie et au Brésil

Le groupe américain a versé 75.000 dollars à un responsable du gouvernement algérien en 2011 et 4 millions de dollars à un haut responsable du groupe brésilien Petrobras en 2010

Drapeau Algérien au vent

Le conglomérat industriel américain Honeywell est reconnu coupable de faits de corruption en Algérie et au Brésil. Il est rattrapé par ces deux scandales aux Etats-Unis d’Amérique où la Commission des valeurs mobilières et des échanges (SEC) a ouvert une enquête sur les contrats obtenus par le groupe en 2010 et 2011 dans ces deux pays.

Ayant reconnu les faits, Honeywell a accepté, selon des médias américains qui citent un communiqué de la SEC, de verser 160 millions de dollars pour clore des poursuites liées à des accusations de corruption. De quoi s’agit-il ? Selon la SEC des employés de la filiale belge d’Honeywell « ont offert, en 2011, 75.000 dollars de pots-de-vin à un responsable du gouvernement algérien pour travailler comme sous-traitant de la compagnie nationale pétrolière Sonatrach ».

Le communiqué n’a pas révélé l’identité de ce responsable du gouvernement algérien. A l’époque, le ministère algérien de l’Energie était Youcef Yousfi qui se trouve actuellement en détention pour une affaire (dossier de montage automobile traité par la justice algérienne) en lien avec les faits de corruption.

Il avait remplacé Chakib Khelil, en fuite aux Etats-Unis. Ce dernier a été limogé suite à l’éclatement du premier grand scandale de corruption à Sonatrach. Il a été condamné à 20 ans de prison ferme par contumace en juin dernier par la Cour d’Alger pour des faits liés à l’affaire Sonatrach – Saipem (filiale de l’italien ENI), avec confirmation du mandat d’arrêt international émis à son encontre en septembre 2019.

Ce scandale, rappelons-le, avait provoqué le limogeage de Mohamed Meziane à la tête de Sonatrach. Le 12 décembre dernier, l’ex-PDG du groupe Sonatrach a été condamné à cinq ans de prison ferme dans la même affaire alors que ses deux enfants Mohamed Réda et Bachir Fawzi ont écopé chacun de quatre ans de prison.

Mohamed Meziane, qui a dirigé Sonatrach pendant sept ans, a été limogé en 2010 et remplacé par Noureddine Cherouati (2010-2011) qui a cédé sa place à son tour à Abdelhamid Zerguine (2011-2014).

L’autre affaire concernant Honeywell date de 2010. Le groupe a versé, selon la même source, 4 millions de dollars de pots-de-vin à un haut responsable du géant pétrolier brésilien Petrobras pour obtenir un contrat de 425 millions de dollars, via sa filiale brésilienne.

Pour échapper à des poursuites judiciaires, le conglomérat a accepté de payer 79 millions de dollars d’amende au gouvernement américain, dont 39,6 seront déduits car Honeywell s’est déjà engagé à donner cette somme au gouvernement brésilien. Selon un communiqué de presse publié lundi 19 décembre, la société a réalisé un bénéfice de 105,5 millions de dollars sur ce contrat.

Parallèlement, selon la même source, Honeywell va s’acquitter de 81 millions de dollars auprès de l’autorité américaine de régulation des marchés financiers, la SEC, en lien avec le dossier brésilien mais aussi d’autres accusations de corruption.

Anadolu Agency