L’ancien chef de la Guinée-Conakry, jugé avec une dizaine d’anciens responsables militaires et gouvernementaux, pour le massacre perpétré en septembre 2009 dans un stade de Conakry, a comparu lundi, devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, après une suspension d’une semaine, pour des raisons de santé de ce dernier, ont rapporté des médias locaux.
Dès sa prise de parole, l’ancien Président a rendu hommage aux victimes du massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry.
«Avant de rentrer dans le vif du sujet, je commence d’abord à présenter mes condoléances aux familles des victimes du massacre du 28 septembre 2009. Je présente mes condoléances au capitaine Joseph Makambo qui m’a sauvé. Si je suis devant ce tribunal aujourd’hui, c’est grâce à lui », a-t-il déclaré lors de ce procès retransmis à la télévision nationale guinéenne.
Poursuivant, Camara a dit être surpris de l’attitude de son ancien aide de camp de l’époque, Toumba Diakité.
« J’ai été vraiment surpris que la personne qui a tenté attenter à votre vie vient se repentir à la maison centrale de Conakry. Et, je ne voulais pas en ce moment vous dire que j’étais dans une parfaite insécurité. Un homme qui a tenté de vous assassiner, cet homme surgit devant vous pour se repentir, je ne voyais que feu Joseph Makambo, j’en passe », a déclaré l’ancien chef de la junte guinéenne.
Selon le journal “La Guinée Info”, Camara a indiqué au tribunal que les propos de Toumba aux juges sont des allégations sous forme pyramidale.
« Toutes les allégations dont Toumba a fait allusion ne sont basées sur aucun fondement. Monsieur le président je me demande moi-même comment j’ai été président; mais, c’est Dieu. Il passe toujours par les hommes pour te faire du bien », a indiqué l’ancien président de Guinée.
« Lorsque je vois Toumba me dire de venir demander pardon au peuple devant le tribunal. Je vais demander quel pardon? C’est lui et Sékouba Konate qui doivent demander pardon au peuple de Guinée. Parce qu’ils ont endeuillé le peuple de Guinée », a souligné Moussa Dadis Camara.
A la barre ce lundi 12 décembre, l’ancien président a soutenu que l’événement du 28 septembre 2009 est « un complot savamment orchestré par l’ancien Président Alpha Condé, le Général Sékouba Konaté et Toumba Diakité » contre lui.
« Il fallait me tuer ou me faire partir », a relevé Moussa Dadis Camara.
Ce procès reprend après une suspension d’une semaine.
Le 5 décembre courant, Camara, principal accusé de ce procès historique a vaguement évoqué « le palu » qu’il a eu, « un affaiblissement total », et laissé entendre qu’il préférait ne pas s’étendre.
« Le tribunal ne peut pas vous obliger à dire ou à faire ce que vous ne voulez pas faire (…) Si vous dites que vous ne pouvez pas (déposer), le tribunal vous suivra », avait dit le président du tribunal avant d’annoncer le renvoi.
Le capitaine Moussa Dadis Camara répond depuis le 28 septembre dernier, avec une dizaine d’anciens responsables militaires et gouvernementaux, au sujet du massacre perpétré il y a treize ans.
Le 28 septembre 2009, les bérets rouges de la garde du président Camara, des soldats, des policiers et des miliciens ont assassiné dans un stade de Conakry et alentour des dizaines de personnes réunies pour le dissuader de se présenter à la présidentielle prévue en janvier 2010.
Des dizaines de femmes ont été violées, des individus séquestrés et torturés, de nombreux corps escamotés.
Anadolu Agency