Les États-Unis sanctionnent l’ancien président de la Guinée, Alpha Condé, et plus de 40 autres personnalités pour de graves violations des droits de l’homme en Guinée, a annoncé, vendredi 9 décembre, le Bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC) du Département du Trésor des États-Unis.
Cette décision est l’aboutissement d’une enquête et d’une procédure approfondies et pluriannuelles. Ni cette décision ni le moment de son annonce ne sont liés à la transition en cours vers la démocratie de la Guinée. Cette décision est plutôt justifiée par l’engagement des États-Unis « à soutenir les droits de l’homme dans le monde », explique la structure dans un communiqué du 9 décembre 2022.
Selon le document, les forces de sécurité guinéennes se sont livrées à des violences contre les partisans de l’opposition avant le référendum constitutionnel de mars 2020 et pendant et après l’élection présidentielle d’octobre 2020.
Il note également, que le président Condé avait ordonné aux ministres de créer une unité de police chargée de répondre aux manifestants contre son régime, en recourant à la violence si nécessaire.
Pour rappel, poursuites avaient été lancées par la justice guinéenne le 4 mai dernier contre l’ex-président et 26 anciens hauts responsables sous sa présidence pour crimes de sang et violences qui ont entouré en 2019 le projet d’un troisième mandat d’Alpha Condé, avant d’être déposé par des militaires dirigés par le colonel Mamadi Doumbouya en septembre 2021.
À présent, des coups d’État en Afrique de l’Ouest consécutif, comme en Guinée, au Burkina ou au Mali, s’expliquent par le fait qu’on se rend compte qu’il y a un certain nombre de problèmes, notamment la question sécuritaire qui a favorisé le terreau pour ces coups d’État. Il convient de noter que la plupart de ces États ont critiqué, à un moment donné, l’Occident qui n’a pas réussi à garantir la sécurité à leurs populations.
Dans le cas malien, plusieurs personnalités du régime de l’ancien président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, font l’objet d’un mandat d’arrêt international dans l’affaire du marché public dit PARAMOUNT, lequel marché public s’inscrit dans la mise en œuvre de la Loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure.
Le Procureur Général de la Cour Suprême du Mali a annoncé avoir lancé depuis le 25 juillet 2022 un mandat d’arrêt international contre Boubou Cissé, ancien Premier ministre et ex-ministre de l’Economie et des Finances, Tiéman Hubert Coulibaly ex-ministre de la Défense nationale, Mamadou Diarra dit Igor, ancien ministre de l’Économie et des Finances et Babaly Bah ex-patron de la Banque Malienne de Solidarité (BMS-SA).
Au Burkina, le coup d’État de janvier 2022 avait été motivé par l’incapacité du gouvernement burkinabé à contenir l’insurrection djihadiste. Ainsi un groupe d’officiers de l’armée a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré.
Donc aujourd’hui, les peuples sont exaspérés, les coups d’État dont nous sommes témoins – Mali, Guinée, Burkina Faso – sont des coups d’État légitimés, la population a applaudi parce qu’à un certain moment, les anciens régimes avaient montré leurs limites.