Les rebelles M23 ont annoncé, mardi dans un communiqué, être « prêts à amorcer le désengagement et à se retirer » des positions conquises dans l’Est de la République démocratique du Congo.
La rébellion avait été défaite en 2013 par l’armée congolaise et les casques bleus. Les rebelles ont repris les armes fin 2021 accusant Kinshasa de non-respect des accords de paix.
« Le Mouvement M23 confirme son maintien du cessez-le-feu. En ce qui concerne la mise en œuvre desdites recommandations du sommet de Luanda (23 novembre 2022), le M23 est prêt à amorcer le désengagement et à se retirer des positions conquises même s’il n’était pas représenté audit sommet », souligne le communiqué du mouvement signé par son porte-parole politique, Lawrence Kanyuka.
Le Mouvement M23 demande, en outre, une « réunion avec la Force régionale de l’Afrique de l’Est et le Mécanisme de vérification ad hoc pour discuter des modalités de mise en œuvre et renouvelle sa demande d’une réunion avec le médiateur et le facilitateur pour discuter du sujet de ses préoccupations », ajoute le même texte.
Le M23 réclame en contrepartie un « dialogue direct avec le gouvernement de la RDC afin de trouver une solution durable aux causes profondes du conflit dans l’Est de la RDC », souligne le même texte.
Les autorités congolaises accusent le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali dément. Les autorités rwandaises accusent l’armée congolaise de collusion avec des rebelles Hutus (FDLR) basés dans l’Est.
La décision des rebelles tombe 48 heures après un appel du secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken au président rwandais Paul Kagame.
Le secrétaire d’Etat américain a déclaré avoir eu dimanche une « conversation productive avec Paul Kagame pour souligner le besoin de paix et sécurité dans l’est de la RDC ». Il a exhorté le dirigeant rwandais à « mettre fin au soutien du Rwanda au M23 ».
Le conflit a généré de violentes diatribes entre les autorités de la RDC et du Rwanda.
Le président congolais Felix Tshisekedi a affirmé samedi devant une représentation de la jeunesse congolaise à Kinshasa que les rwandais ont « besoin de notre aide pour se libérer » de Paul Kagame, au pouvoir depuis deux décennies. Il a ajouté que l’Afrique n’avait plus besoin « de ce genre de dirigeants rétrogrades ».
Le mercredi 30 novembre, lors d’une cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres du cabinet, le Président rwandais Paul Kagame a accusé son homologue congolais Felix Tshisekedi de tirer parti des violences du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo pour retarder les élections prévues le 20 décembre 2023. Le dirigeant rwandais avait évoqué des faiblesses de gouvernance de Kinshasa.
Anadolu Agency