La délégation de l’Union européenne au Burkina Faso a déploré dans un courrier adressé au ministère en charge des Affaires étrangères du Burkina Faso “l’absence de réaction appropriée des services de sécurité” burkinabè suite au mouvement de protestation du 18 novembre 2022 qui a ciblé une nouvelle fois l’enceinte diplomatique de l’ambassade de France au Burkina Faso.
Dans un courrier en date du 22 novembre consulté par l’Agence Anadolu, la délégation de l’Union européenne (UE) au Burkina a condamné “la violence des actes perpétrés par de nombreux individus mobilisés et organisés à cette seule fin et déplore l’absence de réaction appropriée des services de sécurité” burkinabè.
“Ceci est d’autant plus inadmissible que la gestion de ce type d’agression qui cible pour la deuxième fois en six semaines la même enceinte diplomatique fait une nouvelle fois fi des dispositions de la Convention de Vienne (…)”, a souligné la délégation de l’UE.
Elle dit déplorer également que ce type de scénario se reproduise alors même qu’une note verbale relative à la sécurisation des missions diplomatiques avait été adressée au corps diplomatique le 04 novembre courant précisant que les dispositions seraient prises “pour renforcer la sécurisation des missions diplomatiques”.
“Au regard de la récurrence de ses évènements qui, malheureusement, risquent de ternir l’image du Burkina Faso et afin d’anticiper tout acte similaire à l’avenir, la délégation de l’Union européenne auprès du Burkina Faso et les missions des Etats membres attendent des autorités burkinabè une bien plus grande réactivité au cas où des évènements similaires arriveraient à se reproduire et que les auteurs de ces violences soient condamnés”, a-t-elle plaidé.
Depuis le 30 septembre dernier, date du deuxième coup d’Etat militaire au cours de l’année 2022 au Burkina Faso et ayant consacré l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, des manifestations hostiles à la France sont frequemment organisées dans le pays.
Les emprises diplomatiques françaises avaient même été prises pour cible, début octobre par des manifestants.
Depuis lors, les services de l’ambassade de France sont fermés au public.
Le Premier ministre de la transition du Burkina Faso Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a déclaré samedi devant les députés que le Burkina Faso s’est engagé à diversifier ses relations de partenariat et souhaitait une coopération “sincère et franche” dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
“Comment comprendre que le terrorisme gangrène notre pays depuis 2015, dans l’indifférence, si ce n’est avec la complicité de certains de nos prétendus partenaires”, a-t-il indiqué sans nommer un pays.
Il a soutenu que ces derniers temps, son pays se passait du soutien des troupes françaises sur son sol dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Selon le chef du gouvernement burkinabè, l’armée française intervenait pour appuyer les soldats burkinabè sur demande des autorités burkinabè, mais que “ces derniers temps les autorités burkinabè s’en passent et préfèrent organiser la lutte avec leurs propres moyens pour la sauvegarde de notre souveraineté”.
Dans la foulée, la France a annoncé, de son côté, qu’elle n’excluait pas la possibilité de retirer ses troupes présentes au Burkina Faso, selon son ministre des Armées, Sébastien Lecornu, dans un entretien au JDD (Journal du dimanche).
Anadolu Agency