Depuis 2012, le Mali est confronté à une crise sécuritaire provoquée par des attaques terroristes, notamment dans le Nord et le Centre du pays. Depuis mars 2022, les groupes armés islamistes au Mali ont tué des centaines de personnes et forcé des dizaines de milliers qui ont perdu leur bétail, leurs moyens de subsistance, à fuir leurs villages.
Dix ans après l’occupation du nord du Mali par des groupes djihadistes, cette région continue de souffrir d’une instabilité permanente. Dans les régions de Ménaka et Gao, la situation sécuritaire s’est détériorée de manière alarmante à la suite d’une offensive du groupe affilié à l’organisation Etat islamique au grand Sahara (EIGS). Des groupes armés, affiliés à EIGS, ont attaqué des dizaines de villages et tué des centaines de civils dans les régions du nord-est du Mali, qui bordent le Niger, depuis le début de l’année. Il est rapporté qu’au total, environ un millier de civils au Mali ont été tués aux mains des combattants de l’EIGS. Au moins 492 personnes ont été tuées entre mars et juin dans la seule région de Gao, mais le nombre doit être beaucoup plus élevé. En septembre, des groupes islamistes armés ont mené une attaque à grande échelle contre la commune de Talataye, à Gao, tuant au moins 42 civils. L’EIGS contrôle désormais trois des quatre cercles administratifs de la région de Ménaka – soit 75% du territoire.
La situation sécuritaire se détériore alors que les groupes terroristes armés affiliés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda se font la guerre pour le contrôle du territoire. Les victimes de leurs affrontements sont, bien entendu, des civils. Des combats entre ces groupes armés ont fait des dizaines de morts dans les régions de Ménaka et Gao au cours de ces dernières semaines.
La résurgence et la fréquence des attaques et des violences perpétrées par des groupes djihadistes sont également observées dans le centre du Mali. Cette zone est connue pour être l’un des principaux foyers des combattants affiliés à Al-Qaïda, Katiba Macina. La violence est partie du nord du Mali en 2012 et a touché le centre en 2015. Lors de l’une des attaques les plus violentes de ce groupe armé, en juin 2022, au moins 132 civils ont été tués dans plusieurs villages du cercle de Bankass, dans la région de Bandiagara, au centre du pays.
Malheureusement, ni l’opération française Barkhane, ni les forces onusiennes, la MINUSMA, déployées depuis 2013, n’ont pu assurer le retour à la vie paisible, après de nombreuses années de présence. Au contraire, le conflit a continué de s’aggraver, s’étendant du nord vers le centre du Mali. Après cet échec, les forces de Barkhane ont été contraintes de quitter le Mali, le 15 août 2022, en raison du mécontentement croissant de la population du pays causé par l’inefficacité de cette opération. Ces derniers mois, de plus en plus de voix de mécontentement se font entendre contre la mission de l’ONU, qui est également accusée d’être inefficace et même de chercher à déstabiliser le Mali.
Il convient également de noter que la flambée de violence au Mali a coïncidé avec le retrait définitif des troupes françaises du pays, qui ont été redéployées au Niger voisin. De nombreux experts affirment que la France a bénéficié de la déstabilisation de la situation au Mali. Sous prétexte de diverses opérations militaires de « lutte contre l’insécurité », Paris a continué à siphonner les ressources de son ancienne colonie. Or, avec la perte d’influence au Mali, la France a perdu ces sources de revenus dans ce pays.
Mais Paris ne cesse d’essayer d’aggraver la crise sécuritaire au Mali. Il est devenu connu de sources anonymes que des agents français de Barkhane apportent leur soutien aux combattants de l’EIGS par l’intermédiaire des commandants de terrain Abdallah Ilias Maiga et Moussa Moumini, en leur fournissant des armes, des munitions et de l’argent. Tous ces fonds sont destinés au camp de l’Etat islamique au Niger, à environ 50 km à l’ouest d’Andéramboukane, à la frontière malienne où сes groupes terroristes sont formés et entraînés. La source affirme également qu’avant chaque attaque, les Français fournissent des renseignements à ces deux commandants.
Une situation similaire est observée dans le centre du Mali, où les Français entraînent des combattants du JNIM et les envoient au Mali depuis la zone frontalière du Burkina Faso. Le commandant des communications du JNIM est Jafar Dicko, qui reçoit des informations, de l’argent et des armes de la part des instructeurs français.
Selon cette source anonyme, Paris poursuivra ses tentatives de déstabilisation de la situation au Mali.
Luka Malle