Le leader du parti politique Les Transformateurs, Succès Masra, a annoncé, mercredi, qu’il a saisi la Cour pénale internationale (CPI) par rapport aux manifestations meurtrières qui ont eu lieu le 20 octobre dernier dans certaines villes tchadiennes.
Succès Masra, a saisi la Cour pénale internationale par la voie des avocats français Me. Vincent Brengarth et Me. Bordon William, à la suite des évènements meurtriers du 20 octobre survenus au Tchad, a annoncé dans un communiqué, mercredi, le conseil de l’opposant tchadien.
La Cour pénale internationale a été saisie pour des faits susceptibles de revêtir la qualification de « crimes contre l’humanité », a souligné le conseil dans son communiqué.
Sur ses comptes Facebook et Twitter, l’opposant tchadien a confirmé qu’il a saisi la CPI au nom du peuple tchadien « pour les crimes de la junte dynastique et ses accompagnateurs chevronnés ».
Selon Masra, la CPI a été saisie « pour que le tribunal international sache la vérité sur ces massacres qui ont visé une catégorie des Tchadiens revendiquant pacifiquement la justice et l’égalité face à un pouvoir dynastique armé » au Tchad.
« Le pouvoir en place ayant fait le choix de se maintenir par la force en reniant ses engagements pris devant la communauté internationale. Une répression sanglante s’abat depuis plusieurs mois contre la société civile et les hommes politiques, alors que le fils du défunt président Idriss Déby Itno, Mahamat Idriss Deby Itno entend se maintenir au pouvoir par tous les moyens », a relevé le communiqué de William Bourdon et associés.
En outre, le 20 octobre dernier, a poursuivi le communiqué, « plus d’une cinquantaine de personnes sont décédées après des manifestations pour exiger le respect de l’engagement pris par la junte de transférer le pouvoir aux civils au terme des 18 mois de transition militaire censée prendre fin le 20 octobre 2022 ».
D’après les avocats de Masra, « à ces nombreux décès, s’ajoutent des détentions arbitraires massives, l’Organisation mondiale de lutte contre la torture ayant, par exemple, alerté de ce que 1000 personnes auraient été « déportées » vers un « Guantanamo tchadien », entre 50 et 150 personnes tuées, plus de 180 personnes portées disparues et les forces de sécurité ciblant particulièrement certaines communautés ».
Pour rappel, des manifestations ont eu lieu jeudi 20 octobre dernier contre la prolongation de la période de transition au Tchad et le maintien au pouvoir de Mahamat Idriss Deby Itno.
Selon les chiffres du gouvernement tchadien, il y aurait au moins « une cinquantaine de morts et plus de 300 blessés ».
C’est à l’appel de Wakit Tamma, une plateforme regroupant une partie de l’opposition politique et des organisations de la société civile que des manifestants sont descendus dans les rues de la capitale N’Djaména et de plusieurs villes, dont Moundou, pour dénoncer la prolongation de la période de transition.
Anadolu Agency