Mali: des témoins accusent des «militaires blancs» de la mort de civils dans le centre

Une patrouille de l'armée malienne sur la route entre Mopti et Djenné, dans le centre du Mali, le 28 février 2020 (image d'illusration) AFP - MICHELE CATTANI

Alors que les combats entre groupes djihadistes rivaux se sont poursuivis lundi 31 octobre dans le nord du Mali, l’inquiétude monte chez des élus et associations communautaires du centre du pays : au moins 13 civils ont été tués dimanche dans la région de Mopti, dans une descente d’hommes armés, selon de témoignages. Ceux-ci pointent du doigt l’armée et les troupes russes de Wagner.

Deux sources militaires maliennes rejettent « catégoriquement » ces accusations : « Nous sommes une armée républicaine qui respecte les droits de l’Homme », martèle par exemple un officier supérieur de l’armée de terre.

Mais il n’empêche sur le terrain, plusieurs interlocuteurs persistent et signent : la descente musclée de ce dimanche dans le village malien de Guelledjé, dans le cercle de Tenenkou au centre du pays, est l’œuvre « de militaires maliens accompagnés de militaires blancs » – la terminologie employée pour désigner les militaires russes. Ceux-ci sont des « instructeurs » selon Bamako, des « mercenaires », selon plusieurs pays occidentaux comme la France et les États-Unis.

Des civils soupçonnés d’être des jihadistes ont perdu la vie au cours de cette descente, au moins 13 selon des élus et des associations communautaires. « Encore une fois, nous demandons à l’État malien d’éviter les amalgames : tous les peuls ne sont pas terroristes », s’insurge un noble local.

Un civil de la localité qui a perdu deux parents témoigne : parmi les civils tués, il y a une femme, sa fille, et sa petite-fille. Outre les morts, les habitants de la localité soupçonnés d’être des jihadistes ont été arrêtés. Des associations maliennes demandent leur libération et une enquête indépendante sur le terrain afin d’identifier les responsabilités.

Rfi