Le Premier ministre burkinabè de la transition, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, a qualifié de gouvernement de “combat”, l’équipe de 23 ministres qu’il avait formée mardi pour conduire l’action gouvernementale durant les 21 mois de la transition.
“C’est un gouvernement de combat qui a été formé. Ce n’est pas un gouvernement de dîner-gala. Le président vient d’insister sur ce point ce matin”, a déclaré le Premier ministre dans une brève déclaration à la presse.
Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, qui s’exprimait à l’issue d’une rencontre de prise de contact avec ses ministres, a soutenu que son gouvernement aura principalement trois objectifs.
“Le Premier objectif, principal et prioritaire, c’est la sécurisation du territoire, à laquelle tout le monde peut contribuer. Chaque Burkinabè qui se dit patriote peut y contribuer à sa façon”, a expliqué Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela.
Le deuxième objectif, a-t-il souligné, consistera à améliorer la qualité de la vie des Burkinabè. “Pouvoir d’achat, insalubrité, hygiène (…) faire en sorte que les Burkinabè puissent vivre de façon agréable”, a dit le Premier ministre.
Le troisième objectif sera d’améliorer le système de gouvernance. “Qu’est-ce qui fait que chaque fois, il y a l’instabilité politique au Burkina Faso ? Que pouvons-nous faire pour une meilleure gouvernance pour notre pays ?”, s’est-il interrogé.
Il a soutenu que chaque Burkinabè peut adhérer à ces trois objectifs “pour peu qu’il ait un esprit patriotique”.
Mardi soir, le Premier ministre de la transition du Burkina Faso Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela avait dévoilé la composition du nouveau gouvernement de transition, composé de 23 ministres dont cinq anciens.
La situation sécuritaire est marquée par des attaques terroristes depuis 2015 dans plusieurs régions du Burkina Faso.
Ces attaques ont fait de nombreuses victimes et des milliers de déplacés internes, alors que plus de 40% du territoire échappe au contrôle de l’Etat, selon les chiffres officiels.
La dégradation continue de la situation sécuritaire avait motivé le coup d’Etat mené par un groupe de militaires conduit par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba contre le président Roch Marc Christian Kaboré.
Le 30 septembre dernier, soit huit mois après, Damiba a été à son tour renversé par un groupe de militaires dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré qui a été par la suite choisi pour diriger officiellement le pays depuis le vendredi 14 octobre courant, à l’issue d’assises nationales.
Le capitaine Traoré et ses hommes avaient expliqué la destitution de Damiba par les choix “hasardeux” de ce dernier, qui “ont progressivement” affaibli le système sécuritaire du Burkina Faso en proie aux attaques terroristes.
Âgé de 34 ans, Traoré qui est membre du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, le regroupement de militaires qui avaient renversé Kaboré) conduit une transition politique de 21 mois, à compter du 02 octobre, selon la charte de la transition qui précise que le capitaine n’est pas éligible à l’élection présidentielle qui sera organisée en 2024.
Anadolu Agency