La décision de l’OPEP+, présidée par des Saoudiens, de réduire considérablement la production mondiale de pétrole équivaut à un “soutien moral et militaire” à la guerre que mène actuellement la Russie contre l’Ukraine, a déclaré, jeudi, la Maison Blanche.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a déclaré que cette décision est “sans conteste” une forme de soutien économique pour le président russe Vladimir Poutine, car elle “lui permet de continuer à financer sa machine de guerre, et cela l’a certainement conforté”.
“Ce que nous essayons de savoir, et nous allons continuer à le faire, c’est si les Saoudiens veulent rester sur cette voie. Veulent-ils se ranger du côté de la Russie ? Veulent-ils continuer à fournir ce genre de soutien, ce soutien tacite, à la capacité des Russes à continuer à tuer le peuple ukrainien ? C’est de cela qu’il s’agit”, a-t-il expliqué.
Ces propos interviennent alors que Washington continue d’en vouloir à l’Arabie saoudite pour son soutien à la réduction de production de 2 millions de barils par jour décidée par l’OPEP+, affirmant que Riyad a travaillé en coulisses pour faire pression sur les membres du bloc afin qu’ils votent en faveur de cette décision, sachant pertinemment qu’elle profiterait à la Russie.
L’action de l’OPEP+ a fait flamber les prix du pétrole dans le monde entier, ce qui représente une source de revenus importante pour le Kremlin, alors que l’Occident et ses alliés tentent de limiter sa capacité à mener la guerre contre l’Ukraine entamée en février et qui dure maintenant depuis huit mois.
Le responsable américain a déclaré que les États-Unis continueraient à suivre l’évolution de la situation au sein de l’OPEP+, ainsi que “toute autre déclaration et activité que les Saoudiens pourraient choisir d’entreprendre dans le cadre de la guerre en Ukraine”.
John Kirby a salué le vote de l’Arabie saoudite, mercredi, en faveur d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies condamnant l’annexion par la Russie de quatre régions ukrainiennes, mais a déclaré que “cela n’efface pas le fait que la décision prise par l’OPEP+ n’était pas nécessaire”.
“Le pays qui bénéficie le plus de cette réduction de 2 millions de barils est la Russie, parce qu’il s’agit bien d’une question d’offre et de demande, et la Russie veut évidemment maintenir l’offre basse pour que la demande fasse monter les prix”, a-t-il dit.
Et de conclure : “Nous avons été, je pense, très francs et très clairs quant à nos préoccupations concernant cette décision regrettable et irréfléchie.”
Anadolu Agency