Les mouvements populaires en République centrafricaine continuent de se battre pour la nouvelle Constitution

La Centrafrique toujours en marche vers une nouvelle Constitution. Le mouvement Front républicain, militant pour la révision constitutionnelle, vient de faire un recours devant la Cour constitutionnelle pour éclaircir l’article 156 de la Constitution.

Il faut rappeler que le 23 septembre 2022 la Cour constitutionnelle a annulé le comité chargé de rédiger la nouvelle Constitution. Mais le Front républicain n’est pas d’accord avec cette décision et veut se baser sur l’article 156 de la Constitution pour la remettre en cause. Car, l’article 156 indique : «En attendant la mise en place du Sénat, l’assemblée nationale exerce la totalité du pouvoir législative».

Le Front république insiste sur un référendum constitutionnel. À cette fin, une pétition a été lancée sur l’ensemble du territoire de la Centrafrique à la signature de la population pour inviter le Président Faustin Archange Touadera à convoquer un référendum constitutionnel dans un bref délai. Selon les données postées par le coordonnateur du Front républicain, Héritier Doneng, la pétition a déjà recueilli plus de 1.000.000 signatures.

Le Front républicain n’est pas la seule organisation à contester la décision de la Cour constitutionnelle et à plaider pour la rédaction d’une nouvelle Constitution. Ainsi, le Front populaire Zo Kwé Zo par la voix de son président, Mouammar Bengué-Bossin, a proposé lors d’une conférence-débat le 08 octobre 2022 à Bangui une nouvelle démarche au Président Faustin Archange Touadera.

« Nous avons proposé au président de la République de saisir directement le peuple par référendum. L’article 235 du code électoral, alinéa 4, est clair là-dessus. Tout décret convoquant un référendum n’est susceptible d’aucun recours devant la Cour constitutionnelle. Il n’existe pas une constitution qui empêche le président de la République de consulter son peuple », a proposé Mouammar Bengué Bossin.

Le politologue et président du Front populaire Zo Kwe Zo a aussi souligné que même les lois organiques ou ordinaires, qui sont censées être moins durables qu’une constitution, la loi ne prévoit jamais leur propre procédure d’abrogation et il n’existe nulle part dans le monde, une constitution qui soit éternelle.

Ainsi, malgré la décision de la Cour constitutionnelle, plusieurs personnes et organisations, favorables à la rédaction d’une nouvelle Constitution, pensent qu’il existe d’autres issues. Les Centrafricains ont de grands espoirs pour la nouvelle loi mère et le comité chargé de rédiger la nouvelle Constitution poursuit donc ses travaux. En ce qui concerne la décision de la Cour constitutionnelle d’annuler ce comité, elle est controversée car sa présidente Danielle Darlan prend sa retraite.