Burkina Faso : « Nous appelons a revenir sur les valeurs cardinales » Naaba KANGO

Au Burkina Faso, les chefs coutumiers sont l’interface entre les ancêtres et les populations dans la communauté. Vénéré et honoré par les populations, le chef coutumier détient un pouvoir légué des ancêtres qu’il utilise pour prôner la cohésion sociale et la paix dans la communauté. Grace à la médiation de la chefferie coutumière et religieuse, il n’y a pas eu d’affrontement entre les militaires lors du second coup d’Etat. Découvrons le rôle de la chefferie coutumière au Burkina Faso avec sa majesté le Naaba KANGO de Zagtouli, Interview,

Chef coutumier NAABA KANGO DE ZAGTOULI

AFRIQUE MEDIA : MAJESTE, POUVEZ VOUS PRESENTER L’HISTORIQUE DE LA CHEFFERIE DE ZAGTOULI ?

 

La chefferie coutumière de zagtouli est une chefferie qui se prend au palais du  Moogho Naaba. Naturellement tous ceux qui participent sont des chefs de cantons en fait. Le chef de canton est une chefferie qui regroupe un certain nombre de  petits villages qui forment le canton

 

AFRIQUE MEDIA : QUEL RÔLE JOUE LA CHEFFERIE COUTUMIERE DANS LA RESOLUTION DES CRISES

 

Le rôle premier de la  chefferie coutumière c’est d’œuvrer à la cohésion sociale. Et cette cohésion sociale ne peut se faire que sur un certain nombre de facteur, à savoir le poids social de la chefferie coutumière dans le pays ou dans la localité. Y’a l’aspect du dialogue inter religieux qui est très important dans une société et il faut que les gens se parlent. Ça fait que la chefferie coutumière en tant que administrateur ayant des administrés, et qui sont de toutes les confessions religieuses à savoir musulmans, protestant et catholique œuvre à ce dialogue interreligieux. Si je prends l’exemple de Zagtouli, les fêtes de la  Tabaski comme le Ramandan et la messe des catholiques j’y prends part. C’est important dans la société par ce que ça  participe à  rassembler les populations et à la mettre ensemble. Il y’a aussi le leadership du chef de la localité, un chef doit être  exemplaire, impartial et très sage. Si toutes ces qualités sont réunies, le message passe très rapidement.

 

 

AFRIQUE MEDIA : QU’EN EST-IL DE LA PARENTE A PLAISENTERIE QUI EST AUSSI UN OUTIL DE RESOLUTION DE CRISES ?

C’est l’une des valeurs cardinales de la chefferie coutumière au Burkina Faso qui permet de désamorcer des situations  et a plusieurs aspects. En fonction des contentieux, on peut l’évoquer pour ressoudes les problèmes et la hache de guerre est enterrée

 

 

AFRIQUE MEDIA : DONC LE ROLE DU CHEF COUTUMIER EST VISIBLEMENT DIFFERENT DE CELUI DU CHEF POLITIQUE ?

 

C’est naturellement le distinguo qu’il faut nécessairement faire.  Aujourd’hui beaucoup de chef se sont mêlés à la politique alors que le rôle premier de la chefferie coutumière c’est d’être là pour tout le monde. Mais il est difficile pour un chef coutumier qui s’aventure  en politique de pouvoir souvent prendre des actions qui ne vont pas connaitre l’assentiment des populations par ce que si ils ne sont pas du même bord politique, donc des adversaires politique. Ce n’est pas évident que son message passe. Un chef coutumier doit s’occuper des questions coutumières, c’est dans cette posture que son message peut passer. Le chef n’est pas disposer à faire la politique en moins qu’il ait une relecture des textes. C’est difficile de manier chefferie coutumière et politique. Nous nous sommes fait l’option de ne pas faire la politique.

 

AFRIQUE MEDIA : EST-CE  QUE LE POUVOIR CENTRAL PEUT CONSULTER LA CHEFFERIE COUTUMIÈRE ?

 

C’est nécessaire, les chefferies ne sont pas les mêmes, c’est pourquoi, il y’a un haut conseil de la chefferie coutumière qui se réuni et regroupe la majorité des rois qui prenne des décisions allant dans le sens de l’accompagnement de l’administration et de la gouvernance en général. Il y’a des conseils de chef et d’association qui peuvent se prêter à des sujets que soit dans les commune rurales et autres. Nous encourageons le gouvernement  à souvent faire recours qui peu conseillé et aussi faire des critiques.

 

AFRIQUE MEDIA : UN DERNIER MESSAGE ?

 

Y’a un nouveau Burkinabé qui se dégage et qui est insolant caractérisé par de l’incivisme chronique. A la limite, il fait la promotion du désordre, nous trouvons que c’est très désastreux et nous invitons à  revenir sur les valeurs cardinales à savoir le respect de l’autorité le symbole de l’Etat et les autorités qui gouvernent. Aujourd’hui, la difficulté est que les populations agissent  avant l’écoute. Nous  souhaitons que les uns et les autres se ressaisissent et aller dans le sens de l’apaisement et la cohésion, nous sommes tous des fils et filles du Burkina qui doivent travailler à bâtir notre pays et nous devons avancer ensemble mais pas dans la division.